On continue dans les bons mots…. Vous rappelez-vous de notre ami Hamadou Diarra, un auteur qui nous a rejoint…. En ce moment il est indisponible, mais je partage avec vous un de ses textes…. Un de ses textes qui toujours nous emmene en voyage… Vous pouvez trouver ses textes sur sa page Facevook https://www.facebook.com/Les-écrits-dHamadou – Très bonne lecture à vous…. Paula
VENTRE VIDE, PAGNE EN LINCEUL
Sous un ciel bleu, le cœur de la bonne dame a prit feu. Elle ne demandait pas de vivre cent ans, mais d’entendre seulement les premiers cris de son enfant.
Plus de mil, plus de maïs, les greniers tous vides et la terre sans pluie qui restait encore aride. Plus de manger le matin, plus de manger à midi, mais la marmite au feu pour les langues perfides.
Et le soir pour ranimer son ventre vide, elle prenait un peu d’eau avec un peu d’arachide, pour mettre ses yeux en éveil et accompagner le père de ses enfants avant le sommeil.
La sorcière encore armée de son sabre, Le coq encore posé sur les branches de l’arbre, la lune derrière les nuages,faisant son chemin. Elle était la première à se lever le matin.
Et très tard, après toute une longue journée de linge et de cuisine, de travaux champêtres et de lésine, dans toutes les peines et toutes les ennuis, elle était la dernière à se coucher la nuit.
Respectueuse et souriante pour cet homme, elle était une amie, une confidente, une épouse paisible et courageuse qui supportait tout parce que de cet homme elle était amoureuse.
Puisette à la main, seau sur la tête, elle partait au puits même sous la tempête malgré les nausées et les contractions répétées, le dégoût et les deux pieds enflés.
Mais cet après midi, de retour, à quelque mètres de sa case, de verser son eau et remplir ses vases, fatiguée, elle s’écroule par terre et s’évanouit pendant une bonne demi heure.
Toute seule, ni beau frère, ni belle sœur pour répondre à ses cris, à ses appels ! Le mari et les enfants toujours au champs, l’épouse à la maison traînant dans le sang.
Elle perd son enfant, son rêve brisé, ses deux pieds paralysés, sa foi réduite, mais jamais sa langue ne fait une fuite.
Elle regarde le ciel bleu, le sans couler le long de ses jambes et sous ses pieds puis verse des larmes, qui face au destin restaient sa seule arme. HD(TDR)