Dans l’affaire Bygmalion et depuis la révélation du sytème de fausses facturations dans la campagne de Sarkozy en 2012 au renvoi en correctionnelle, ainsi que de 13 autres personnes, l’affaire Bygmalion est de retour !!! Voici le détail donné par le journal « Libération »
février 2014. Le Point accuse Copé d’avoir utilisé l’argent de l’UMP pour sponsoriser Bygmalion, agence fondée par deux de ses amis. Selon l’hebdomadaire, «lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d’éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels». Jean-François Copé conteste avec véhémence ces accusations.
3 mars. Copé annonce la mise sous scellés des comptes de l’UMP, et ne les ouvrira que si d’autres partis le font. Il dénonce certains médias aux «méthodes dignes de l’Inquisition» et son «lynchage public». Il exige la transparence financière de tous les partis et de la presse.
5 mars. Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour faux, abus de confiance et de biens sociaux.
14 mai. Libération révèle que la plupart des événements facturés par la société pour le parti n’ont laissé de trace ni dans les médias, ni dans la mémoire des responsables UMP censés les avoir organisés. Selon nos informations, entre janvier et juin 2012, le parti aurait pourtant facturé 55 de ces événements, et versé près de 20 millions d’euros à une filiale de Bygmalion, Event & Cie. «Les partis peuvent administrer leurs finances comme bon leur semble, réagit alors Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Copé. Si l’on veut payer quatre à cinq fois le prix, rien ne nous en empêche.»
22 mai. Changeant de discours, Jean-François Copé reconnaît des «interrogations» et remercie la presse de lui avoir ouvert les yeux. Plusieurs cadres de l’UMP n’en réclament pas moins son départ de la présidence du parti, comme les députés Lionel Tardy et Bernard Debré.
26 mai. Au lendemain des européennes, l’avocat de Bygmalion reconnaît l’existence d’un système de «fausses factures». Des prestations liées aux meetings de campagne de Nicolas Sarkozy auraient été «indûment» imputées aux conventions de l’UMP, afin de masquer un considérable dépassement du plafond de dépenses.«L’affaire Bygmalion», c’est «plutôt l’affaire des comptes de campagne du candidat Sarkozy», juge l’avocat. Dans la soirée, Jérôme Lavrilleux, en larmes, reconnaît à son tour «des factures présentées à l’UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne». Selon lui, «il y a eu un dérapage».
Des perquisitions ont lieu à l’UMP, Bygmalion et Génération France, association de Copé.
27 mai. Lors d’un bureau politique agité à l’UMP, Jean-François Copé annonce sa démission de la présidence du parti à partir du 15 juin.
17 juin. Placé en garde à vue pendant onze heures par les enquêteurs de l’Office de lutte contre la grande délinquance financière, Jérôme Lavrilleux réitère ses aveux et répète sa version des faits. Oui, toutes les fausses factures révélées par Libération, émises par la société Bygmalion et réglées par l’UMP, ont bien servi, selon lui, à masquer les coûts réels de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.
Toujours selon Lavrilleux, l’opération a été élaborée après le second tour dans le bureau d’Eric Cesari. Ce proche de Sarkozy, dont le nom figure sur certaines fausses factures, est également le directeur général de l’UMP. Fabienne Liadzé, la directrice financière du parti, est présente à cette réunion. Tout comme Guillaume Lambert, le directeur de campagne (aujourd’hui préfet de Lozère), et Franck Attal, chargé au sein de la filiale de Bygmalion, Event & Cie, d’organiser les meetings de campagne. Ces nouvelles confessions de l’ex-bras droit de Copé exonèrent une nouvelle fois Jean-François Copé.
A LIRE AUSSILes personnages de l’affaire Bygmalion
18 juin. Deux députés UMP, Pierre Morel-A-l’Huissier et Etienne Blanc, déposent une plainte contre X «au nom des militants» et espèrent ainsi avoir accès au dossier.
22 juin. Libération a pu consulter la comptabilité des 44 meetings du candidat Sarkozy en 2012. Le détail des factures montre qu’il ne lésinait pas sur la dépense, déboursant plus de 21 millions d’euros. Les chiffres avancés par Event & Cie, filiale de Bygmalion, pour expliquer le coût délirant de la campagne correspondent à des prestations réelles même si elles ont été payées à prix d’or.
27 juin. Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X pour «faux, usage de faux», «abus de confiance» et«tentative d’escroquerie». Trois juges d’instruction indépendants du pôle financier, Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, sont maintenant en charge de l’enquête, menée par l’Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff). Ils cherchent à déterminer qui était informé au sein de l’UMP, et notamment si Sarkozy et Copé pouvaient vraiment ignorer l’existence de ce système.
Jérôm Lavrilleux menace de parler s’il est exclu de l’UMP. «Si on m’exclut de ce parti auquel j’appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole», avertit-il. Il sera suspendu le 23 septembre.
21 septembre. Nicolas Sarkozy fait son retour en politique et affirme qu’il a «appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle» de 2012.
1er octobre. Deux jours après avoir été placés en garde à vue, trois ex-cadres de Bygmalion, les fondateurs, Guy Alvès et Bastien Millot, ainsi que l’ex-patron d’Event & Cie, Franck Attal, sont mis en examen. Devant le juge, Guy Alvès confirme sa participation à une vaste fraude permettant de maquiller le compte de campagne de Sarkozy. Alvès et Attal avaient déjà reconnu, au cours de l’enquête préliminaire, la mise en place d’un système de double facturation.
Le même jour, François Fillon, ex-Premier ministre et actuel adversaire de Nicolas Sarkozy, assure avoir entendu parler de Bygmalion avant la présidentielle de 2012.
4 octobre. Trois ex-cadres de l’UMP, Eric Cesari, l’ex-directrice financière Fabienne Liadze et son ancien directeur de la communication, Pierre Chassat, sont mis en examen à leur tour pour «faux et usage de faux» et «abus de confiance», à l’issue de leur garde à vue.
4 novembre. Le bureau politique de l’UMP vote pour l’exclusion de Jérôme Lavrilleux. Le député européen s’était déjà mis «en congé de l’UMP» en octobre, dans une lettre au secrétaire général par intérim Luc Chatel.
13 novembre. Le directeur adjoint général de Bygmalion, Sébastien Borivent, est mis en examen pour complicité de «faux» et «usage de faux». Il est soupçonné d’avoir été informé de l’existence des fausses factures.
3 avril 2015. Guillaume Lambert, ex-directeur de campagne de Sarkozy en 2012, l’ex-trésorier Philippe Briand et l’avocat de l’UMP Philippe Blanchetier sont mis en examen pour «usage de faux», «escroquerie», «recel d’abus de confiance» et «complicité de financement illégal de campagne électorale».
15 juin. Jérôme Lavrilleux est mis en examen pour «usage de faux», «recel d’abus de confiance», «complicité d’escroquerie» et «complicité de financement illégal d’une campagne électorale».
4 septembre. Nicolas Sarkozy est entendu par les juges sous le régime de l’audition libre. Selon l’Obs, il affirme qu’il ne connaissait pas la boîte de communication chargée de sa campagne électorale et accuse Jean-François Copé.
6 septembre. Pierre Godet et Marc Leblanc, deux experts-comptables de la campagne 2012, sont mis en examen. Ils avaient d’abord alerté sur des dépenses excessives avant de valider les comptes.
13 octobre. Dans une interview donnée à l’Obs, Jérôme Lavrilleux accuse Nicolas Sarkozy de se «défausser» et de ne pas «assumer» ses responsabilités.
9 février 2016. Jean-François Copé est auditionné par les juges. Il est placé sous le statut de témoin assisté. Sa non-mise en examen renforcerait le soupçon d’une falsification des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.
16 février 2016. Nicolas Sarkozy est mis en examen pour financement illégal de campagne électorale.
7 juin 2016. Les juges d’instruction annoncent avoir terminé leur enquête, ce qui ouvre un délai durant lequel les parties peuvent faire de nouvelles demandes d’actes. En septembre, le parquet demande le renvoi en correctionnelle de Sarkozy.
7 février 2017. Le juge Serge Tournaire ordonne le renvoi en procès de Nicolas Sarkozy et de treize autres protagonistes. Parmi eux, d’anciens cadres de l’ex-UMP, comme Eric Cesari, des responsables de la campagne présidentielle, comme son directeur Guillaume Lambert ou Jérôme Lavrilleux, et les responsables de la société de communication Bygmalion, dont la filiale Event and Cie organisait les meetings de la campagne sarkozyste. L’autre juge saisi, Renaud van Ruymbeke, n’a pas signé cette ordonnance, un élément dont les mis en examen pourraient se saisir pour contester leur renvoi.