Bonjour à toutes & tous, alors nous sommes samedi et pour marquer cette fin de semaine, je vais parler d’une femme qui a marqué son temps.
Ce qu’il faut quand même savoir c’est que L’histoire des femmes au Sénégal est généralement décrite comme étant marquée par le poids des traditions et des religions. Les femmes sont présentes depuis longtemps dans l’espace public, déjà dans les années 1800 pendant la période coloniale, la Reine Ndaté Yalla à joué un rôle aussi important que celui d’un chef d’État. Au Sénégal, les femmes ont un statut social traditionnel, façonné par les coutumes et les religions locales. Mais celle dont je vais vous parler se nomme Aline Sitoé Diatta, aussi appelée la « La Dame de Kabrousse« .
Née en 1920 à Kabrousse, dans le sud du Sénégal, est une héroïne de la résistance sénégalaise et particulièrement de la Casamance contre la colonisation française.
A la mort de son père, elle est élevée par son oncle paternel Elaballin Diatta.
Pour gagner sa vie, elle se rend à Ziguinchor pour travailler comme docker.
Durant la saison sèche, elle revient à Dakar et y trouve un emploi de bonne à tout faire. C’est à Dakar qu’elle entend des voix lui enjoignant de libérer son peuple de l’administration coloniale. Dans un premier temps, elle s’y refuse, puis décide de revenir en Casamance. Elle y entraîne la population dans un mouvement de désobéissance civile. Le chercheur Paul Diedhiou donne en 2011 une version différente de ce parcours singulier. D’après lui, Aline Sitoé Diatta serait une féticheuse qui aurait reçu, lorsqu’elle vivait à Dakar, la révélation d’un culte de la pluie appelé Kasarah.
De retour à Kabrousse, « elle reçut l’ordre d’assumer les responsabilités de prêtresse du culte Kassarah, le nom du fétiche. Elle commence alors à lancer des appels à travers les villages proches », appels qui ameutent la population et font craindre, aux représentants locaux de l’administration coloniale, un mouvement de rébellion.
En 1943, le pouvoir français était fragilisé par son effondrement militaire du début de la Seconde Guerre mondiale et cette région diola était réputée réfractaire à toute forme d’autorité autre que la tradition clanique. Considérée comme dangereuse, Aline est arrêtée et jugée par l’administration coloniale française, puis déportée à Tombouctou au Mali, où elle meurt de mauvais traitements en 1944 à l’âge de 24 ans, devenant une figure emblématique de la résistance casamançaise à la colonisation. Alors je dois dire que des femmes emblématiques comme elle, il y en a eu d’autres et pas besoin à mon sens d’être une « féticheuse » au autre chose dans le genre pour combattre l’injustice. En général les femmes sont réfractaires à l’autorité et le fait qu’on les force à faire des choses qu’elles n’approuvent pas ou trouvent injustes, alors elles se rebellent.
Et dans le cas présent le joug colonialiste devait peser trop lourd sur ses épaules et celles de la population sénégalaise !! Pour mémoire son nom a été donné au campus social de l’université de Cheikh-Anta-Diop de Dakar (la cité Aline-Sitoé-Diatta) réservé aux étudiantes, également à un stade de Ziguinchor (le stade Aline-Sitoé-Diatta), ainsi qu’à diverses écoles et organisations.
En 2007 une exposition itinérante lui a été consacrée au Sénégal
Elle est le sujet d’une œuvre du photographe portraitiste sénégalais Omar Victor DIOP, intitulée « Aline Sitoé Diatta, 1944 » (série « Liberty », 2017).
Le « Aline Sitoé Diatta » est le bateau qui assure depuis 2008 la liaison « Dakar-Zigunichor » en remplacement du « Wilis », lui-même successeur du Joola, dont le naufrage a marqué les mémoires au Sénégal.
Le court-métrage À la recherche d’Aline réalisé par Rokhaya Marieme Baldé en 2020 est centré autour du personnage d’Aline Sitoé Diatta. Ce court-métrage reçoit le prix du court-métrage documentaire à IndieLisboa en 2021.
Sorti en 2020, le roman biographique « Aline et les hommes de guerre » de l’écrivaine Karina Silla raconte la vie d’Aline Sitoé Diatta.
Il est évident que cette jeune femme a marqué son temps, a laissé son empreinte dans les générations et je suis persuadée que nous avons toutes & tous le devoir de mémoire afin d’apprendre aux futures générations les combats qu’on pu mener les ancêtres.
Ce sera tout pour aujourd’hui, je vous souhaite à toutes & tous un agréable week-end, un bonne journée et nous nous retrouverons lundi. Prenez bien soin de vous.
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Paola