Bonjour à toutes & tous, alors aujourd’hui je vais vous parler de la tentative de coup d’État des aviateurs contre Hassan II au Maroc.
Cela s’est passé le 16 août 1972.
Le » coup d’État des aviateurs » est la seconde tentative de coup d’État militaire contre le régime de Hassan II, alors roi du Maroc, un an après celle de Skhirat.
Ce putsch avorté a été conduit par des aviateurs des Forces aériennes royales sous le commandement du général Mohamed Oufkir et du lieutenant-colonel Mohamed Amekrane. Un tel » coup d’État » est le premier de son genre dans l’histoire militaire de par sa particularité » air-air » (avec des Northrop F-5 Freedom Fighter pour tenter d’abattre l’avion royal à son retour de France).
Hassan II après avoir séjourné dans son château privé à Betz, retourne au Maroc le 16 août 1972 à partir de Paris à bord de son avion personnel Boeing 727, accompagné par son frère le prince Moulay Abdellah, son garde du corps et son entourage personnel.
Alors que l’avion survole Tanger, on fait remarquer au roi que des jets F-5 sont passés à plusieurs à côté de l’avion, alors qu’aucun cortège n’était prévu ce jour-là; il comprend qu’une attaque est en cours.
C’est à l’initiative du général Mohamed Oufkir, alors ministre de la Défense du Maroc et major général des Forces armées royales (FAR), le lieutenant-colonel Mohamed Amekrane, commandant adjoint de l’avion militaire et le commandant Louafi Kouera, commandant la 3e base aérienne de Kénitra (3e BAFRA), ordonnent à un certain nombre de pilotes de chasse marocains d’abattre le Boeing royal d’Hassan II dans le ciel de Tétouan, au nord du Maroc, lors de son retour de France.
Sur les six avions F-5 qui ont décollé de Kénitra vers 15 h 40 du mardi 16 août 1972 et qui sont commandés par le capitaine Salah Hachad, trois seulement sont armés, le premier étant celui du commandant Louafi Kouera, qui est dans le complot depuis trois semaines, le deuxième celui du lieutenant Abdelkader Ziad, qui n’a été mis au courant que quelques minutes avant le décollage, le troisième celui du lieutenant Hamid Boukhalif, qui a été informé de la mission en vol. L’opération a pour nom de code Boraq.
Le commandant Louafi Kouera, l’un des trois pilotes de chasse mitraillant l’avion royal, ne parvient pas à faire fonctionner son armement et tente de percuter le Boeing royal avec son F-5. Il est capturé quelques minutes après son saut en parachute par la Gendarmerie royale marocaines dans la région de Souk El Arbaa avec une jambe cassée et il est ramené au roi le jour même du putsch.
Les lieutenants Abdelkader Ziad et Hamid Boukhalif réussissent à toucher deux des trois réacteurs de l’avion du roi, mais l’appareil réussit à atterrir sur la piste de l’aéroport international Rabat-Salé 10 à 15 minutes après le début de l’attaque.
Se rendant compte de l’échec de la tentative de coup d’État, le lieutenant-colonel Mohamed Amekrane lance alors l’opération Red Lightning en envoyant six F-5 pour bombarder le palais royal de Rabat. Mais le roi ne s’y trouve pas, car quelques minutes plus tôt il s’est réfugié dans son palais de Skhirat, d’où il coordonne la contre-attaque contre les mutins.
Le lieutenant-colonel Mohamed Amekrane, qui commandait le putsch à partir de la tour de contrôle de la base de Kénitra avec le capitaine Larbi el-Haj, réussit à s’enfuir à Gibraltar à l’aide d’un hélicoptère quelques heures après l’échec du putsch.
Il en sera extradé trente-six heures plus tard par le Royaume-Uni, malgré l’absence d’accord d’extradition avec le Maroc ; il est jugé, condamné à la peine capitale et fusillé le .
Selon la version officielle des autorités marocaines telle que donnée le par le ministre de l’Intérieur Mohamed Benhima, le général Oufkir se serait suicidé au palais royal de Skhirat quelques heures après le putsch, tirant les conséquences des aveux passés par le commandant Kouera. La veuve du général, Fatéma Oufkir, affirme pourtant dans son livre Les Jardins du roi que son mari a été exécuté par le général Ahmed Dlimi (colonel à l’époque) et le général Moulay Hafid Alaoui.
Selon la version que Gilles Perrault a donnée dans son livre Notre ami le roi, le général Oufkir aurait été tué en dehors du palais : Dlimi aurait annoncé au général que le roi, grièvement blessé, était à sa merci dans une maison proche de l’ambassade du Liban à Rabat. Oufkir s’y serait aussitôt rendu et aurait été abattu par Dlimi et Moulay Hafid Alaoui. Son cadavre aurait été ensuite transporté à Skhirat. Aucune preuve n’étaye cependant cette thèse d’une exécution du général Oufkir.
Comme vous les voyez chers(es) lectrices & lecteurs, des histoires de ce style il y a plein que ce soit en Afrique ou ailleurs, c’est un peu le jeu de » Tout le monde veut prendre sa place » !! Ce serait risible si ce n’était pas si triste.
Voilà ce sera tout pour aujourd’hui, je vous retrouve demain, en attendant, je vous souhaite à vous et aux vôtres, un agréable mercredi remplit de joie.
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Paola