Bonsoir lectrices & lecteurs du monde
Comme j’ai été prise pratiquement toute la journée mais que j’ai pu lire en attendant mes rendez-vous, je vais partager avec vous un article paru dans le journal « GEO », je l’ai tellement trouvé intéressant que finalement je le pose ici.
Voici donc toute l’histoire de cette Reine.
Sa statue a été érigée dans la capitale Luanda en 2002, à l’occasion du 27e anniversaire de l’indépendance de l’Angola. Nzinga ou Njinga Mbandi (1583-1663) a joué un rôle majeur dans l’histoire du pays au XVIIe siècle. Reine des anciens royaumes du Ndongo et du Matamba, elle est devenue l’une des figures de la résistance africaine aux aspirations colonialistes, repoussant le Portugal jusqu’à sa mort en 1663. Plus encore, elle s’est distinguée comme un exemple de gouvernance féminine, par ses talents de diplomate et sa connaissance pointue des questions commerciales et religieuses de l’époque.
À l’occasion de la sortie le 15 février 2023 de la série Netflix documentaire et fictionnelle dédiée à la souveraine, Reines africaines : Njinga, retour sur sa fulgurante ascension.
Contexte de la naissance de Nzinga : l’arrivée des colons portugais
Nzinga va régner au cours de sa vie sur les royaumes du Ndongo et du Matamba, deux petits États situés dans l’actuel Angola, au sud du plus grand royaume du Kongo dont ils sont tributaires. Principalement peuplés de Mbundu, ils sont tous deux traversés par le fleuve Kwanza, ce qui en fait une région fertile. Celle-ci est par ailleurs soupçonnée de renfermer des mines d’argent, sur lesquelles les premiers colons portugais veulent mettre la main — ces territoires seront parmi les premiers d’Afrique à connaître le colonialisme européen.
Dans les années 1570, des alliances sont toutefois établies entre le royaume de Ndongo, en guerre avec d’autres puissances africaines, et l’envahisseur. Le grand-père de Nzinga pratique en effet divers échanges (commerciaux, culturels, etc.) avec les Portugais.
En 1590, trois ans après la naissance de la future reine emblématique, ces derniers attaquent pourtant par surprise le Ndongo, qui, venant d’établir une alliance avec le Matamba voisin, parvient à repousser leurs forces. Mais une grande partie du territoire a été conquise, notamment près des côtes. Les colons y installent la ville de Luanda, l’un des plus grands ports négriers de l’époque — durant les trois siècles d’occupation portugaise, entre 3,5 et 4 millions d’esclaves africains seront débarqués au Brésil, dans les colonies du Nouveau Monde.
Le père de Nzinga, Ngola Mbandi Kiluanji, tente ainsi de préserver ce qu’il reste de son royaume, contraint de s’adapter pour ne pas disparaître. Une relative période de stabilité s’installe, tandis que les Portugais continuent de remonter le Kwanza.
Nzinga, de négociatrice/guerrière à reine stratège
Aux côtés de son père, Nzinga assimile l’art et les tactiques de la guerre, tout en apprenant en parallèle à parler, lire et écrire le portugais. À la mort du roi en 1617, c’est pourtant son grand frère Ngola Mbandi qui monte sur le trône. Craignant des guerres de succession, le nouveau souverain fait stériliser sa soeur et tuer son fils. Mais harcelé de toutes parts, notamment par des troupes nomades des Imbangala ralliées aux Portugais, il ne peut se passer de l’intelligence et du charisme indéniables de celle-ci. Il l’envoie en 1620 à Luanda négocier la paix en son nom. De cet évènement serait née la légende de Nzinga. Le gouverneur Dom João Correia de Sousa l’aurait accueillie assis sur une chaise, lui présentant un tapis au sol pour qu’elle s’y installe. Le mythe raconte qu’elle aurait alors demandé à une servante de s’agenouiller pour lui servir de siège, afin qu’elle parle au Portugais d’égal à égal.
Nzinga s’avère être une diplomate efficace, puisqu’elle négocie un traité actant, entre autres, le retrait des Portugais de points stratégiques (de même pour les troupes imbangalas), la libération de prisonniers… Son frère continue néanmoins de subir défaite sur défaite et meurt durant une retraite en 1624. Suicide ? Assassinat ? Si nul ne le sait aujourd’hui, Nzinga en profite pour faire tuer son neveu, héritier légitime, et monte sur le trône à l’âge de 43 ans. Stratège hors pair, elle tente de repositionner son royaume comme un intermédiaire de la traite d’esclaves plutôt que de zone d’approvisionnement. Elle accepte même d’être baptisée chrétienne et de prendre le nom d’Ana de Sousa. Mais le répit sera de courte durée. En 1626, le Portugal envahit le Ndongo et la reine fuit à l’Ouest.
Avec son peuple, elle prend alors le royaume de Matamba, où elle s’établit. En 1641, c’est une alliance avec les Pays-Bas, combattant le Portugal à des fins commerciales, qui lui permet de s’emparer à nouveau de Luanda. Elle déplace alors sa capitale vers Kavanga, au nord des anciens domaines du Ndongo. La soixantaine passée, elle aurait continué de conduire ses troupes sur les champs de bataille. Ses forces combinées à celles des Néerlandais sont toutefois insuffisantes pour chasser les Portugais, si bien que quelques années plus tard, Nzinga est de nouveau contrainte de retourner au Matamba. Elle se concentre alors, pendant deux décennies, sur le développement commercial de cet État, véritable porte d’entrée vers l’intérieur de l’Afrique centrale… et signe un énième traité de paix.
Le Ndongo devenu l’Angola portugais
À la mort de Nzinga en 1663, le Matamba est si influent qu’il échange de façon égalitaire avec les puissances européennes. Sa sœur, Kambu (ou Barbara), lui succède avant d’être assassinée, remplacée par le proche conseiller de la reine João Guterres Ngola Kanini, puis par son fils et sa fille… Les dirigeants successifs tenteront eux aussi de maintenir un royaume indépendant. Le Ndongo est quant à lui totalement envahi par le Portugal, qui y établit la colonie de l’Angola — emprunt du mot kimbundu (parlé par les Mbundu) « ngola », titre porté par les rois du Ndongo. La traite des esclaves n’y sera officiellement abolie qu’en 1836, après l’indépendance du Brésil. Devenu province ultramarine en 1951, l’Angola obtient la sienne en 1975, mais se voit en proie à une guerre civile qui durera vingt-sept ans.
(Source : GEO – Mathilde Ragot)
Comme vous le voyez chers(es) amis(es) cela aurait été dommage de ne pas partager avec vous cet article tellement prenant, et il est certain que je vais visionner le film sur Netflix dès ce soir.
J’espère que vous avez passé une belle journée, on se retrouve demain, en attendant, je vous souhaite une agréable fin de journée ainsi qu’un très bon début de soirée remplit de sérénité.
Prenez bien soin de vous et des êtres que vous aimez.
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