Cameroun – Les 4 ô au tribunal !

Bonjour à vous les gens du monde, étant donné que Paola n’est pas disponible en ce moment et vu que je suis là en ce dimanche, je commence aujourd’hui une « Saga Policière ».

Notre saga se passe de nos jours.
Comme vous pouvez le constater, il y a procès en ce moment des 4 ô dont : Eto’o, Coco, Turbo et Polpo.
Vous êtes sans ignorer que les prévenus ont débarqués menottés au tribunal de 1ere instance de Koussery en provenance de la prison centrale de Koussery également.
Et comme ce sont des personnalités, les magistrats qui présidaient lequel procès ne se sont pas fait attendre.
Ils ont débarqué, ont pris place quelques minutes seulement après l’arrivée des prévenus.
Au moment de leur entrée, comme de coutume dans les tribunaux, il faut dire que les badauds, les fans, le public sont venus nombreux et se sont levés en marque de respect au moment où la cours prenait place.
Immédiatement le juge Onanina a appelé à la barre l’affaire qui oppose le ministère public aux quatre prévenus.
Le procureur a été sommé par le président de lire les chefs d’accusation des quatre ô, avant que leurs avocats collectifs ne tente à son tour de défendre ses clients.
À la suite du président donc, le procureur a rappelé ce qui était reproché aux quatre condamnables.
En ce qui concerne coco, il lui a été notifié qu’elle était là pour avoir chanté que l’homme c’est l’homme quand ça se lève.
Ce qui veut dire implicitement que les hommes qui ne se lèvent plus ont perdu de leur masculinité, aussi dans ce contexte, elle est coupable de discrimination du genre masculin, du fait explicite d’avoir perdu de leur virilité à cause de l’âge par exemple, mais également d’outrage à la pudeur, ce que réprime bel et bien le Code Pénal.
En rapport avec turbo le procureur de la République lui a demandé pourquoi s’était-il filmé nu sur une pochette d’un ses albums, et pourquoi avait-il chanté pédé pédé alors que le Code Pénal là encore réprime les rapports avec le même sexe !
Il lui a dit qu’il est coupable d’apologie à l’homosexualité et d’outrage à la pudeur, des actions réprimées par le Code Pénal.
Par rapport à Sieur Eto’o, il lui été reproché par le procureur de la République le fait d’avoir regretté publiquement dans une chaîne locale, d’être camerounais autrefois et pourquoi les nus de NK en ligne quelques mois avant son mariage en grandes pompes ?
Pour le Sieur Polpo, il lui a été demandé ce qu’il a foutu en 40 ans, notamment en rapport avec le panier de la ménagère lui, le fils de catéchiste, s’il était possible aujourd’hui à un fils de catéchiste d’avoir son parcours, et pourquoi l’avait-on renvoyé du petit séminaire d’Akono ?
Le procureur précise dans le cas de Polpo que si Ahidjo avait su la raison pour laquelle Polpo avait été renvoyé, et bien nulle doute qu’il allait être motivé à lui laisser le pouvoir.
Après avoir égrainé son chapelet des chefs d’accusations contre les prévenus, le juge donna la parole à leur avocat commun.
Celui-ci en prenant la parole commença son propos en soulignant que tout ce que le procureur avait soulevé n’était pas faux mais alors, s’il faut écrouer Coco et Turbo pour des propos dansés par presque toute la République, d’ailleurs le nom de Lauren Esso’o est constamment mentionné par Turbo, et bien tous les consommateurs doivent aussi en payer le prix car un artiste n’est que le reflet de son peuple, un artiste reflète exactement son peuple, raison pour laquelle ils sont obligés d’être grotesques et surfent tous ou presque autour des sujets en deça de la ceinture.

L’avocat commun demande ensuite la clémence et insiste sur le peuple à moraliser afin qu’il sanctionne lui-même les propos grossiers. L’avocat demande une clémence pour leur peine vu leur notoriété mais que les amendes soient maintenues.
Pour le cas d’Eto’o c’est le même argumentaire qu’ont servi leur avocat à la cour, en rappelant que seul le peuple sait pourquoi, il veut même avoir pour président Eto’o, et donc s’il faut éviter une insurrection des fanatiques d’Eto’o, il vaut mieux aller doucement pour son cas.
La dernière personne à défendre comme vous le savez, c’est Polpo, contre qui voyez vous l’avocat s’est retourné en rappelant que ce client était difficile à défendre au regard des inondations actuelles à Douala après 40 ans de règne, au regard du délestage national, du SMIC, du tribalisme entretenu dans le marché de l’emploi, de l’instrumentalisation de la diaspora qui est comme folle, au regard du nombre d’influenceurs de ce côté là, au regard aussi de l’état d’insécurité nationale, des aventures que l’on fait à quitter une ville pour une autre par voie routière sans être certain d’y arriver, au regard de la mort de la Cameroun Airlines, du manque de clarté à savoir comment les citoyens sont recrutés à la Sonara, ou à l’Alucam, au regard enfin de la gestion du port de Douala qui peut payer toute la fonction publique en une seule journée de travail etc.

Après le plaidoyer de l’avocat, et les remous provoqués dans la salle du tribunal par le public venu assisté aux audiences, le président a dû suspendre les débats en libérant les trois premiers, sauf Polpo qu’il a renvoyé en maison d’arrêt en attendant la prochaine audience.
Les trois autres comparaîtront libres pour la suite des audiences avec interdiction de quitter le territoire.
Ce sera tout pour aujourd’hui chers(es) amis(es), la suite de la Saga Policière sera à mon prochain passage, alors suivez-nous sur le site Rétro & Perspectives d’Afrik, en attendant, je vous souhaite la bonne après midi chez vous.
Les images posées sur cet épisode ne sont pas ma propriété, ni celles du site.
Kap

A propos Kap

Kap, écrivain, artiste, chanteur, surprend par ses textes satiriques mais toujours très engagés ! Auteur de deux titres à succès, "Girouette Président & Foutez le camp" très repris en Europe sont contre le régime politique en place au Cameroun. Vous pouvez trouver ces singles sur Youtube. Quand à son livre "l'Africain", qui est un tant soit peu autobiographique retrace quelques morceaux de vie de l'africain qu'il est ! Son ouvrage est publié par UniBook et pour le commander et l'acheter, rendez-vous sur Unibook.com
Ce contenu a été publié dans Article Kap, Cameroun, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire