Après une première attaque en juin 2020, le nord-est du pays, frontalier du Burkina Faso, est devenu une zone d’implantation de cellules islamistes.
En homme discret, il s’est assis au fond du restaurant, son masque de protection anti-Covid soigneusement ajusté sur la moitié basse de son visage. Réflexe de ses anciennes fonctions dans les hautes sphères du renseignement ivoirien, Omar (un nom d’emprunt) se méfie des oreilles et des regards curieux. Comme pour nombre d’officiers venus de l’ex-rébellion qui contrôla le nord du pays (2002-2011) avant de soutenir l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, sa retraite a été l’occasion d’une « reconversion dans les affaires », en l’occurrence la construction immobilière. Mais aujourd’hui, Omar est un homme inquiet, tant pour ses nouvelles activités dans le nord de la Côte d’Ivoire que pour le devenir de son pays. « Ces histoires de djihadistes sentent mauvais et je crains que cela m’oblige à reprendre du service », s’angoisse l’espion devenu entrepreneur, ne voyant derrière la menace qui se profile que « des bandits qui utilisent l’islam pour mettre la main sur les mines d’or de la zone ».
Alors que les trois décennies de crise politique n’ont été enterrées qu’en surface, la Côte d’Ivoire a subitement pris conscience, le 10 juin 2020, qu’un nouveau danger frappait à sa porte. Sans en prendre encore toute la mesure. Cette nuit-là, à Kafolo, poste frontalier avec le Burkina Faso, le pays vit sa première attaque djihadiste depuis l’attentat de Grand-Bassam. L’assaut n’a pas la même dimension spectaculaire que le raid du commando de trois hommes qui, le 13 mars 2016, fit 19 morts (dont quatre Français) en mitraillant les lieux touristiques de cette station balnéaire proche d’Abidjan, mais il ouvre une ère nouvelle. Celle d’une menace endogène, n’ayant plus besoin de traverser des centaines de kilomètres depuis le nord du Mali pour frapper une nation qui, plus encore que tous ses voisins du golfe de Guinée, se savait dans la cible. Car la Côte d’Ivoire demeure le pays le plus proche, politiquement et économiquement, de la France. La base militaire de Port-Bouët est le hub logistique de l’intervention militaire française au Sahel.
L’attaque de Kafolo a causé la mort de quatorze militaires ivoiriens. Certains de ses organisateurs, tous originaires du Burkina Faso, ont été arrêtés et les raisons de l’assaut rapidement cernées. Il s’agissait d’une riposte des islamistes armés après une opération conjointe des forces ivoiriennes et burkinabées menée quelques jours plus tôt sur l’une de leurs bases. L’événement a aussi révélé que la région du Bounkani (nord-est), frontalière avec le Burkina et le Ghana, est devenue une terre de djihad, avec des cellules patiemment installées.
(Source : Le Monde)
Comme vous le constatez, les islamistes radicaux n’ont pas finit de faire parler d’eux, pourtant dans un pays comme la Côte d’Ivoire qui est un un pays pluriconfessionnel : 42% de musulmans, 34% de chrétiens et une proportion non négligeable d’animistes, cela ne devrait même pas exister. Pourquoi tuer au nom d’un Dieu qui lui prêche la compassion, l’amour entre les humains, la solidarité, l’humanité. Franchement cela me dépasse au plus haut point. La non je vais dire « les religions » divisent les hommes au lieu de les unir, c’est navrant !
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Paola