Je vais terminé ce vendredi avec un article du journal le Monde :
« Avant, on ne connaissait pas la faim » :
L’Afrique veut manger à sa faim.
Les crises tenaillent le pays, qui compte plus d’un million de déplacés et où 2 millions de personnes souffrent de la famine.
Courbée sous le soleil, Kalidiata Badini traîne sa peine dans un nuage de poussière. Ce terrain crevassé par la sécheresse, elle le sillonne chaque jour, du matin au soir, remplissant son tamis de graviers pour en extraire le sable. Sisyphe moderne, elle répète ce même geste à l’infini au moins huit heures chaque jour. Et il lui faut vingt longues journées de travail pour que son tas de granulats puisse être acheté 3 000 francs CFA (4,50 euros) par un fabricant de parpaings. Travail ingrat, épuisant, pour une vie de misère. Son dos et son cou la font souffrir, mais « pas le choix », précise cette ancienne cultivatrice de 63 ans qui a tout perdu et trouvé ce seul moyen de subsistance. Ses champs, ses animaux, ses stocks de céréales, tout est resté « là-bas », dans son village, à Silgadji, dans le nord du Burkina Faso. Forcée de fuir il y a un an à cause des attaques terroristes, la veuve s’est réfugiée avec ses sept enfants dans une maisonnette en pierre brute et toit de tôle, sans eau ni électricité. Dans une de ces baraques qui s’étirent jusqu’à l’horizon à Panzani, un quartier périphérique de Ouagadougou.
Avec plus d’un million de déplacés, le Burkina Faso est le théâtre d’une des crises humanitaires les plus rapides au monde. A cause de l’aggravation des violences djihadistes, couplées aux conséquences économiques du Covid-19 et aux effets du changement climatique, ce sont 2 millions de Burkinabés – soit un habitant sur dix – qui souffrent de la faim et ont besoin d’une aide d’urgence, une partie d’entre eux ayant, comme Kalidiata Badini, tout abandonné dans leur exode.
Menaces djihadistes
Il y a quelques années, cette paysanne n’aurait jamais imaginé devoir mendier un jour. Les cultures de mil, d’arachide, de maïs, les troupeaux de moutons, le poulailler, elle avait tout. « On en vendait une partie et on gardait le reste pour nous, on ne connaissait pas la faim », se souvient-elle, en langue moré. Dans son village, la terre était suffisamment généreuse pour que la sexagénaire prenne une retraite anticipée, ses belles-filles la remplaçant aux champs. Et même ainsi, elle pouvait gagner 7 000 francs CFA (10 euros) par jour, une véritable fortune, surtout à l’aune de sa misère actuelle. Et puis, il y a eu ce jour où sa vie a basculé. Des djihadistes sont arrivés une première fois. « Ils ont commencé par brûler des bars et des motos, ont menacé d’exécuter ceux qui appelleraient la sécurité et les paysans qui feraient pousser la moindre graine au village », raconte Adama Sawadogo, son fils de 25 ans. C’était au début de l’année 2019. Peu après, en avril, ces hommes armés « enturbannés » sont revenus tuer le cousin de sa mère, le pasteur de Silgadji, assassiné en même temps que cinq fidèles en plein culte dominical. En janvier dernier, 39 civils ont encore été tués lors de l’attaque d’un marché de la commune. « Là, les terroristes ont tout emporté, nos réserves de céréales et le bétail », indique Ali Sawadogo, son oncle de 68 ans, qui a perdu toutes ses sources de revenu, ses champs et ses animaux – une centaine de vaches, de moutons, de chèvres et trois chevaux.
Comme la plupart des habitants, la famille a préféré fuir que défier les djihadistes Elle a chargé quelques ballots à la va-vite sur des charrettes et des vélos, s’est entassée à l’arrière de camions de marchandise avant d’arriver, six jours plus tard, dans la capitale burkinabée, espérant y trouver refuge. Sauf qu’ici, en ville, loin de ses terres et de ses moyens de subsistance, la vie est devenue vraiment difficile. L’espace et les terres fertiles manquent pour cultiver. La famille est obligée de se cotiser pour payer le loyer et dépend des dons d’ONG et de voisins charitables pour se nourrir. La marmite s’est réduite à quelques kilos de riz ou de tô (bouillie de mil) chaque jour. La viande et le poisson, elle n’y songe même plus. « Les enfants vont souvent à l’école le ventre vide et ne mangent pas jusqu’au soir parce qu’il n’y a pas de cantine. Parfois, on ne fait qu’un repas par jour », explique Kalidiata Badini. Dans les rues de la capitale, ils sont de plus en plus nombreux, comme les petits Badini, à errer et à mendier aux feux rouges, le visage éteint, l’allure fantomatique. Selon les chiffres officiels, plus de 1 000 déplacés, dont la moitié sont des enfants, ont trouvé refuge à Ouagadougou, hébergés chez de la famille ou logeant dans de modestes locations en périphérie. Les autorités refusent l’installation d’un camp de déplacés dans la capitale et préfèrent les rediriger vers les sites d’accueil situés dans le centre ou le nord du pays. Mais les places commencent à manquer, et la menace de représailles des terroristes et des milices y est trop proche.
Risque de famine
Au-delà des violences, qui ont fait plus de 1 600 morts en cinq ans dans le pays, les populations fuient une vie devenue impossible. Pillage des récoltes, vol du bétail, saccage des cultures et des villages… Les groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaida ou à l’organisation Etat islamique, pratiquent la politique de la terre brûlée au Burkina Faso, où 80 % de la population active dépendent de l’agriculture et 40 % vivent toujours sous le seuil de pauvreté. L’insécurité, qui limite l’accès aux champs, aux marchés et aux zones de pâturages, les aléas climatiques, qui font se succéder les périodes de sécheresse et les inondations, ou encore les répercussions socio-économiques de la pandémie de Covid-19 sont trop de crises pour des populations déjà fragiles. En attendant, les Badini et les Sawadogo ne voient pas d’avenir. Impossible pour eux de retourner dans leur village de Silgadji, où les djihadistes rôdent toujours. Adama, le fils qui rêvait d’une carrière militaire, a abandonné la classe de 4e pour travailler comme orpailleur dans une mine d’or clandestine. Un travail dangereux, mais le dernier espoir de la maison, c’est lui. « Je dois les soutenir, s’il m’arrive quelque chose, c’est toute la famille qui mourra », souffle le jeune homme, qui peut gagner 25 000 francs CFA (38 euros) les bons jours. Un argent durement gagné, mais si vite dépensé dans l’eau, la « popote » ou les frais de scolarité.Sommaire de notre série « L’Afrique veut manger à sa faim » Relativement épargnée par la pandémie, l’Afrique a enregistré en 2020 sa première récession depuis vingt-cinq ans. Un ralentissement qui fait craindre pour la sécurité alimentaire de 250 millions d’Africains qui souffrent déjà de la faim à cause de conflits persistants et de la récurrence d’événements climatiques extrêmes. Auxquels se sont ajoutées, cette année, des inondations records dans la bande sahélienne et des invasions massives de criquets pèlerins en Afrique de l’Est. (Source : Le Monde – Par Sophie Douce(Burkina Faso, correspondante)Publié avant-hier à 18h00)
Voilà chers(es) amis(es) le monde se barre en sucette et j’ai la nette impression que tout le monde s’en fout à commencer par nos gouvernements qui pour l’instant ne parlent que du Covid 19 à toutes les heures du jour ou de la nuit !!
Des informations anxiogènes passent en boucle sur pratiquement touts les chaînes télé et les populations ont peur et pourtant…..
L’Afrique est bien moins touchée que la France et l’Europe, car la population africaine dispose quand à elle d’un médicament anti-palu qui est assez efficace pour contrer la maladie hormis sur les personnes qui ont des grosses pathologie, mais en France, ce médoc a été interdit par la commission médicale sous le prétexte qu’il était dangereux à la santé…..
Mais à mon avis c’est surtout une histoire de gros sous, ça rapportait pas à Big pharma !!
Il faut savoir que la faim tue dans le monde des millions de personnes, déjà du 1 janvier 2020 au 30 mars 2020, la faim a tué plus de 2 755 millions d’humains.
Je crois qu’il serait temps que toutes & tous nous prenions conscience de ce QUI SE PASSE SUR NOTRE PLANETE.
Je vous souhaite à toutes & tous, une douce fin de journée et une bonne soirée.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété.
Paola