Cameroun – Récit d’un périple

Bonjour à vous les internautes, ce midi c’est moi qui ouvre le site par une aventure rocambolesque qu’il m’est arrivé.
Il est presque 16h samedi dernier, quand déjà sur moto, je me retrouve au sol au niveau de la descente du carrefour cité.
La glissade c’est suite à quelques gouttes de pluie qui tombent sur la chaussée.
Ce qui va faire glisser pas sauf que mon driver et moi, mais la moto après nous, et une autre avant celle là, et par miracle il n’y avait pas de camion qui passait par là, histoire de nous achever pour le bon plaisir des selfies qui allaient inonder la toile en indexant notre administration.
Par miracle donc, le driver et moi allons allons nous tirer de là sans blessures et je décide continuer jusqu’à Buka avec lui.
Nous y arrivons, puis il me souhaite bon voyage et me rassure qu’il va se reposer après ce que nous venions de vivre tous les deux. Je dois dire qu’ à un micron près, nous aurions quitté tous les deux ce bas monde.
Dans le bus je suis bien entouré même si je ne vais adresser la parole, à aucune de ces sorcières qui, assises à côté de moi manipulaient leurs phones du départ d’Awala, jusqu’à Ongola.
Ce qui m’amène à me demander si c’est à cause de Paul Biya qu’elles n’avaient d’attention que pour leurs phones pendant 4 heures de temps, à bidouiller leurs phones, je ne sais pas mais je pense que pour nos yeux, il faut passer maxi 45 mn devant tout écran et puis revenir si c’est vite après 30 mn, pour la santé de nos yeux.
Bon, l’on ne conseille pas des adultes ai-je appris. Mes chers compatriotes c’est la main sur le coeur que j’ai juré vous raconter, vous relater les faits et rien que les faits sans y ajouter sel ou persil ou même céleri.

À ma sortie de l’agence, c’est une autre sorcière qui m’apostrophe en me disant : « Mr attendez moi, je ne peux aller jusqu’au carrefour Mvan seule à cette heure ».
Nous sommes là autour de 22 h et je vais céder à la demande de la dame en faisant chemin avec elle. Durant ces près de 400 m parcourus à son rythme, je ne vais lui adresser aucun mot et une fois rassuré qu’il se trouvait des poulets en face où elle prenait le tako, je vais traverser à mon tour le carrefour après que celle avec qui j’avais quitté Douala dans le bus sans la connaître prenne son taxi.
Je prends enfin le mien pour l’agence Amigo qui fait la ligne du Mbam quand soudain dans le taxi je prends conscience qu’il est tard et la plupart des agences ont fermé.
Ne voulant pas dormir et prendre la première occasion au petit matin, je vais descendre du taxi au niveau de Tongolo, puis je vais marcher(Waka) jusqu’à Emana.
Pendant cette marche touristique je vais esquiver au moins deux agressions en pleine route et sous la lumière juste en décidant d’aller vers ces jeunes qui me ciblaient à leur façon.
En fait, je présume que le fait d’aller vers eux au lieu de courir les a fait fuir mais bon, au niveau du carrefour Etoudi, à quelque pas de la présidence, je vais être témoin de l’arrestation d’un jeune qui venait de tomber dans les filets de trois poulets.
J’observe la situation et me rassure qu’il n’y a pas de violence sur lui et qu’il est déjà menotté, puis je continue incognito jusqu’à Emana où je m’arrête pour attendre les gros porteurs qui font la ligne de l’ouest la nuit. Je vais attendre presqu’une heure avant de trouver une occasion qui me transporte au prix de kolo(1000) pour Bafia.

J’entre dans le bus qui démarre après que je sois entré et je me dirige au fond pour trouver place assise. Je ne manque pas de dire bonsoir à mon passage et je remarque que certains me répondent et d’autres pas. C’était même comme s’ils ne m’entendaient pas.
Arrivé à l’arrière du bus, je trouve une enfant assise où je devais m’asseoir, et la mère à côté ronfle déjà. Je décide ne déranger personne et reste debout.
C’est d’ailleurs avec plaisir que je veux terminer mon trajet débout car ça me fait faire de l’exercice. Ce que j’adore. Sauf ici qu’avant Obala, le bus qui me transporte va être interpellé et durant l’interpellation un jeune kmer à côté de là où j’étais debout va me prier de lever la fille couchée pour m’asseoir sinon le bus va avoir des explications.
Ils vont s’y mettre à deux pour me convaincre et je vais m’asseoir.
Un gendarme major monte abord et demande à ceux et celles sans pièces d’identité de sortir. Beaucoup vont s’exécuter et d’autres pas. Bref, ceux descendus je suppose pour être contrôlés, identifiés ils vont tous remonter avec le gendarme major qui va nous dire que pour son plaisir, il va nous faire passer 30 mn là avant de nous libérer et que si nous sommes trop fâchés, et bien qu’on aille voir son supérieur assis non loin. Un poulet en civil a côté de lui va tenter de le raisonner mais non, le gendarme va rappeler au policier en civil que ce dernier ne lui apprend pas son travail. Et qu’il était déplacé de sa part de vouloir le moraliser.
Il poursuit en disant qu’il est Eton, et que ce bus d »amour mezam » ne transporte que les Bamoun où il a travaillé sans garder une bonne image. Du vacarme va commencer et je vais descendre comme beaucoup de passagers rencontrer le supérieur de ce major.
Au passage je rappelle au major que je ne suis pas Bamoun.
Je n’aurais pas le temps de parler parler au CB car beaucoup de passagers avaient dû le convaincre et nous allons remonter pour continuer notre voyage.

Cette fois je suis assis et avec d’autres compatriotes derrière, nous commençons à nous demander comment le Cameroun va se développer avec des majors comme celui qui venait de nous emmerder juste pour son bon plaisir.
Je découvre un compatriote qui se passe pour docteur et qui venait de m’inviter à m’asseoir pour que le barrage de gendarmerie ne nous interpelle pas.
Ce dernier brosse un tableau noir de notre pays mais ce qui m’intrigue dans son développement c’est le propos « je m’en fous » qui m’amène à le couper en lui demandant en quoi était-il docteur, puis j’essaie de lui dire que rien ne vaut la paix et que de mon point de vue notre jeune pays est un paradis et lui de rebondir avec son « je m’en fous », qu’il n’est pas obligé de m’écouter, que je suis un agent de renseignement à écouter mon vocable et pour couronner le tout, il se met debout. Je suis assis juste devant lui et donc, il a l’avantage d’être derrière moi.
Par mesure de sécurité et pour équilibrer les choses, je vais me lever et lui faire face en lui disant que j’exigeais qu’il se présente au prochain poste avec moi, et puis s’il est toujours très fâché contre le kmer, je demanderai qu’il me frappe pour se défouler. Plein d’autres vont prendre son parti, lui qui hurle déjà qu’il ne va descendre à aucun poste et que je dois le tuer, jusqu’à ce qu’une dame à côté de lui commence à étouffer car vraisemblablement nos échanges durs avaient dû compliquer sa respiration. C’est ainsi le cas de la dame qui étouffe nous oblige à observer le silence qui a dû lui faire du bien.
je dois dire que si cette dame n’avait pas eu cette crise, je doute que l’on aurait atteint le prochain barrage sans spectacle de plus grande envergure à mon goût car je commençais vraiment à mettre le jeune présumé docteur encore plus en colère que non, la dame qui étouffa le sauva. J’aurai pris plaisir à découvrir un peu plus ce type de docteur qui dit je m’en fous dans un débat.
En tout cas je lui ai fait la réflexion comme quoi, c’est aussi comme ça que X ou Y se fichait de son doctorat et que ça devait être pour ça qu’il ne trouvait pas d’emplois.
Arrivé à Bafia je descends et prend une moto pour Bokito. Je conclue 1800 avec le driver qui s’engage. Nous allons parcourir jusqu’en face de chez James le milliardaire au cigare.
Devant chez lui se trouve un night club qui vient d’ouvrir et où le driver s’arrête en me disant qu’il va chercher du carburant.
Je descends avec son argent en main car nous ne sommes plus à deux kilo de ma destination finale et lui dit que je ne m’arrête pas à des endroits comme ça.
Donc qu’il me trouve devant.
Je recommence à Waka(marcher).
Je m’arrête pour uriner et me fais doubler par au moins sept autres motos, jusqu’à entrer dans le quartier Monaco de Bokito sans que mon driver ne me retrouve.
Est ce que je marchais plus vite que sa moto ou alors il n’avait pas trouvé de carburant, et bien même dans ces cas de figures il pouvait garer sa moto et prendre celle d’un autre je crois les moto man sont très solidaires comme les fumeurs de cigarettes quand même non ?
Je vais terminer mon séjour et vais rentrer sans trop de surprise, sauf celle dont j’ai vent à la sous préfecture de Bokito où je me rends pour un différent foncier m’opposant à une sorcière.

Là-bas en attendant l’arrivée du sous préfet j’apprends que le proviseur du lycée bilingue a fermé les terminales et premières parce que les équipes de balayeurs n’ont pas balayé ! Je fonce au lycée où j’ai fais mes classes pour croiser ce proviseur et en avoir le cœur net.
Je ne le trouve pas et constate que les classes en questions sont fermées et les élèves sont allés au quartier très contents.
Je vais terminer mon séjour cette fois en observant à mon retour à Mvan qu’il ne faut plus si vous le faisiez avant laisser votre sac et descendre prendre de l’air, car il y a ce nouveau type de brigands qui payent tickets comme vous, juste pour avoir accès au bus et fouiller des sacs de passagers descendus pour toilettes ou pour manger un bout.
Je parie qu’ils fonctionnent en équipe et sont de connivence avec certains chargeurs dans bien d’agences…☝🏿

Comme vous le voyez chers(es) amis(es), ce n’est pas l’honnêteté qui étouffe certains, la corruption dans notre pays se pratique à tous les étages, j’entends pas là, à tous les niveaux sociaux, du plus bas au plus haut et je sais qu’en France on dit souvent que les valets ressemblent à leurs maîtres ! Mais vous alors, vous est-il arrivés(es) de vous faire dépouiller de cette façon, lors d’un voyage ? Vous est-il arrivés(es) de vous faire molester par des flics qui usaient de leurs statuts social ou des voyous qui voulaient vous voler ? Si oui, alors envoyez vos témoignages ici sur le site, le débat est ouvert.
Bien le bonjour chez vous.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété.
Kap

A propos Kap

Kap, écrivain, artiste, chanteur, surprend par ses textes satiriques mais toujours très engagés ! Auteur de deux titres à succès, "Girouette Président & Foutez le camp" très repris en Europe sont contre le régime politique en place au Cameroun. Vous pouvez trouver ces singles sur Youtube. Quand à son livre "l'Africain", qui est un tant soit peu autobiographique retrace quelques morceaux de vie de l'africain qu'il est ! Son ouvrage est publié par UniBook et pour le commander et l'acheter, rendez-vous sur Unibook.com
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