Certains hommes s’accrochent à leurs pouvoirs désespérément et le projet d’Alassane Ouattara est de briguer un troisième mandat, mais c’est un très mauvais signal pour l’avenir de la démocratie en Afrique.
Le président ivoirien a renié sa déclaration du 15 mars 2020 dans laquelle il promettait de se retirer du pouvoir et finalement il se fout complètement de la Constitution de son pays et ce à des fins personnelles.
Les langues vont bon train et les juristes de tous bords se contredisent sur ce point, jetant un désarroi sans précédent dans les rangs des démocrates.
Les dés sont donc jetés dès le moment où la Constitution est méprisée, la ligne rouge tracée par les Conférences nationales des années 1990 est clairement franchie.
Le pire est à craindre et ce pire a un nom. C’est « parti unique », « assemblée unique », « présidence à vie ». Et ça ce n’est pas bon pour une nation !
Depuis quelques temps maintenant, le peuple ivoirien, exprime haut et fort sa réprobation en refusant un troisième mandat sur son sol, mais où que ce soit en Afrique !
Alpha Condé fier de voir son homologue prendre position a envoyé un message de félicitations à Allassane Ouattara ! Il est clair que cette prise du pouvoir à Abidjan fera des émules. Mahamadou Issoufou président du Niger doit se demander s’il ne devrait pas en faire autant. A Kinshasa, Joseph Kabila ruse, avec la loi suprême et à Dakar, la tentation sera désormais grande pour Macky Sall de suivre la voie de la manipulation constitutionnelle.
Quant à Paul Biya, au Cameroun, et au maréchal Idriss Déby, au Tchad, ils ont depuis longtemps foulé aux pieds leur propre Constitution sans recevoir le moindre reproche.
Le peuple dit non au retour du pouvoir illimité, que ce soit par les armes ou par un jeu d’écriture ! L’inacceptable candidature de Ouattara interpelle et il est important que les opinions africaine et internationale en mesurent la gravité et réagissent de concert pour que la démocratie en Afrique ne devienne pas une imposture, mais soit une réalité tangible fondée non plus sur le bon vouloir des individus, mais sur la prééminence de la loi et sur le caractère sacré de la Constitution.
D’autres parts, la Cédéao, l’Union africaine et l’Organisation internationale de la francophonie ont sanctionné le Mali après le coup d’Etat militaire du 18 août.
Alors pourquoi ces institutions ferment-elles les yeux sur les putschs constitutionnels en cours à Abidjan et à Conakry ? Ont elles décidé de nous faire croire que le coup de force des lettrés est plus convenable que celui des gradés ?
On peut définir cette attitude très ambiguë et hautement dommageable au processus démocratique amorcé au début des années 1990.
La communauté internationale risque de briser tout approfondissement concourant à établir une véritable et durable démocratie en Afrique : une démocratie fondée sur des élections libres et transparentes, une démocratie où l’alternance s’effectue sans heurts dans le strict respect des règles établies.
On se demande si ces comités d’experts censés se pencher sur les réformes constitutionnelles et qui se laissent si facilement convaincre ou amadouer servent à quelque chose.
Il est évident que la disparition de la limite d’âge dans la nouvelle Constitution ivoirienne qui permet à Henri Konan Bédié, 86 ans, d’être candidat à la présidentielle est une utopie, un homme de cet âge se devrait d’être à la retraite.
Dans une oligarchie sans contradicteur, c’est toute la jeunesse qui est sacrifiée !
Il faut se souvenir que Nelson Mandela n’a fait qu’un seul mandat malgré des pressions exercées de partout !
Il a su se retirer par la grande porte et pas se faire jeter par la petite porte comme IBK président malien. Certains présidents ont de la grandeur, Madiba en avait !
Ma réflexion de cet après-midi m’a été inspirée par le journal « Le Monde ». Paola