Je vais à mon tour rebondir sur l’article de Kap de ce matin en parlant de l’homosexualité en Afrique ! J’en avais déjà parlé, mais je vais y revenir une nouvelle fois afin que ça rentre bien dans les cervelles à défaut que ça vous rentre dans le derrière !! Ça c’est ce que disais ma grand-mère !! Pour faire court, en quoi ça vous gène que des gens soient différents ? L’homosexualité à toujours existé, même en Afrique quoi qu’en pense les coincés de l’esprit, à ces gens là je voudraient dire qu’avant de critiquer ils feraient mieux de s’informer !!
Il faut dire qu’il existe une forme de censure institutionnelle qui est à l’origine du manque de ressources documentaires entourant les minorités sexuelles et de genre en Afrique et on retrouve toutefois des indices de la reconnaissance d’une diversité sexuelle dès l’Antiquité.
Le sociologue camerounais Charles Gueboguo observe que l’homosexualité en Afrique s’est pratiquée dans plusieurs contextes (absence de partenaires du sexe opposé, rites initiatiques, travestisme) de manière parfois occasionnelle ou plus organisée, revêtant souvent un caractère identitaire.
Les mots et expressions désignant différentes pratiques homosexuelles dans les langues africaines nous indiquent qu’il s’agit de réalités qui ont été conceptualisées et cela bien avant l’arrivée des colonisateurs !
Par exemple, dans la langue parlée au Burundi, le kirundi possède cinq mots pour désigner des actes homosexuels :
– » kuswerana nk’imbwa » (faire l’amour comme des chiens)
– » kwitomba » (se faire l’amour)
– » kunonoka » (littéralement, être souple)
– » kuranana inyuma » (mot swahili d’origine et mal écrit en kirundi. En principe il s’écrit : kuralana nyuma et veut dire, faire l’amour de façon anale)- » ku’nyo « .
À Zanzibar, le mot » kufira » désigne la pénétration anale, alors que le mot » kulambana « , qui signifie » se lécher mutuellement « , renvoie ce terme plutôt à l’homosexualité féminine.
En yoruba, le mot » adofuro » désigne un homosexuel et, de manière plus familière, la pénétration anale.
En haoussa » yan daudu » désigne un » homme efféminé » qui joue le rôle d’épouse d’un homme.
Dans l’Antiquité, des manuscrits datant d’environs 2272-2178 avant notre ère semblent aussi confirmer l’existence d’une relation homosexuelle entre Neferkare et le général Sasene. Le ton neutre de ces écrits laisse penser que l’homosexualité masculine n’est pas condamnée à cette époque.
Khnoumhotep & Niânkhnoum, les serviteurs du pharaon Niouserrê, ayant vécu au 25 ème siècle avant notre ère, sont considérés par certains anthropologues comme le premier couple homosexuel documenté de l’histoire africaine !
Au Zimbabwé, des peintures rupestres semblent indiquer que chez les Bochimans avaient des relations homosexuelles suffisamment acceptées socialement pour être célébrées.
En 1558, le missionnaire dominicain João dos Santos évoque l’existence de relations homosexuelles chez les Bakongo du Bas-Congo et du nord de l’Angola. En 1961, l’historien Antonio Oliveira de Cardonega parle de la sodomie entre hommes qui serait très fréquente chez les Quimbandas, en Angola.
Le mariage entre femmes impliquant une dot est documenté dans trente pays d’Afrique, incluant le Nigéria, le Kenya et l’Afrique du Sud.
Avant la colonisation européenne, dans le contexte militaire, les guerriers Zandé pouvaient marier de jeunes hommes avec qui ils avaient des relations sexuelles excluant la sodomie qui se pratiquait quand même. Ce type d’union faisait l’objet d’une entente officielle dans laquelle le guerrier Zandé offrait une dot à la famille du garçon. Le garçon était alors considéré comme une femme et remplissait les fonctions d’épouse. Cette union avait aussi une fonction initiatique puisque le jeune homme devenait généralement guerrier à son tour vers l’âge de 20 ans ! À l’inverse de l’homosexualité masculine, l’homosexualité féminine était réprouvée et sévèrement punie dans la société Zandé pré-coloniale.
Dans le royaume du Buganda, l’homosexualité du roi Mwanga II, est très connue et documentée. L’exécution de plusieurs pages membres de son harem en 1886 serait liée au fait que des garçons, convertis au christianisme, auraient refusé les avances du roi. Les pages exécutés ont été canonisés comme martyrs par l’église catholique romaine.
Un peu comme de nos jours au Cameroun, où l’homosexualité passive existe bel et bien dans les locaux des administrations, soit tu couches, soit tu as pas d’avancement !! Faut arrêter de crier au loup quand le loup est déjà dans la bergerie !
L’homosexualité n’a jamais fait l’objet de mesures pénales au Bénin, au Burkina Faso, en République Centrafricaine, en République du Congo, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, à Djibouti, en Guinée équatoriale, au Gabon, à Madagascar, au Mali, au Niger et au au Rwanda.
Les relations homosexuelles ont été décriminalisées en Angola, au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, au Lesotho, au Mozambique, à SaoTomé-et-Principe, dans les Seychelles et en Afrique du Sud.
L’Afrique du Sud sous Nelson Mandela, fut le premier pays au monde à interdire la discrimination à l’endroit des gais et lesbiennes dans sa constitution adoptée en 1996. L’homosexualité entre hommes en Afrique du Sud est légalisée en 1998. En 2006, l’Afrique du Sud déclare inconstitutionnelle l’interdiction du mariage entre conjoints de même sexe.
Le Prix Nobel de la Paix, Desmond Tutu a milité en faveur de l’acceptation des minorités sexuelles, comparant leur cause à celle de l’abolition de l’Apartheid. Toutefois, malgré qu’elles jouissent des protections légales parmi les meilleures au monde, les minorités sexuelles en Afrique du Sud font l’objet de violences et d’inégalités économiques.
En janvier 2019, l’Angola décriminalise les relations homosexuelles en retirant du code pénal une clause concernant les » vices contre nature » héritée de la période coloniale portugaise, ce qui est totalement faux bien entendu !!
Le 11 juin 2019, la Haute Cour du Botswana juge inconstitutionnels les articles de loi criminalisant l’homosexualité.
Le juge rendant cette décision, Michael Leburu, déclare que ces lois, incluses dans le code pénal de 1965, étaient » des reliques de l’ère victorienne « .
Alors faut arrêter cette hypocrisie véritable, l’homosexualité à toujours existé depuis la nuit des temps partout dans le monde et ce n’est pas non plus un vice ou un travers. L’homosexualité si elle a été dans des pays pratiquée à titre économique ou par praticité, il faut savoir que chaque cellule somatique humaine possède 22 paires de chromosomes homologues (également appelés autosomes), numérotés de 1 à 22, et une paire de chromosomes sexuels (également appelés hétérochromosomes ou gonosomes), soit un total de 23 paires. Et cette seule paire est responsable de notre orientation sexuelle, on ne choisit pas d’être homosexuel(e), on NAÎT homosexuel(e), au même titre que naissent les albinos qui eux non plus n’ont pas choisit d’être DIFFÉRENTS !!
Accepter les différences des autres, c’est faire une société plus harmonieuse qui vit dans la tranquillité !!
LA TOLÉRANCE est le maître mot d’une civilisation et c’est cette dernière amène à la PAIX ! Paola