Une deuxième victime du virus Ebola est morte mercredi 12 juin dans la soirée. Elle est la grand-mère du garçonnet de 5 ans décédé du virus 24 heures plus tôt à Bwera, dans l’Ouest de l’Ouganda, frontalier de la République démocratique du Congo (RDC) où plus de 1 300 personnes sont mortes de l’épidémie.
es deux victimes avaient assisté avec d’autres membres de la famille aux obsèques en République démocratique du Congo d’un proche décédé d’Ebola.
Toute la famille était rentrée en Ouganda, où le ministère de la Santé les avait placés en quarantaine après avoir diagnostiqué une contamination de deux enfants de 5 et 3 ans et de leur grand-mère de 50 ans. Huit autres personnes qui ont été en contact avec les victimes ont également été placées en observation à l’isolement. Au total, ce sont 27 personnes qui ont été mises sous stricte surveillance, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
De ces trois premiers cas de contamination enregistrés en Ouganda, deux ont donc abouti au décès des malades. L’enfant a été inhumé mercredi et sa grand-mère devait l’être jeudi, toujours dans la ville de Kasese.
Selon l’OMS, l’Ouganda a déjà vacciné près de 4 700 membres du personnel de santé avec un vaccin expérimental. Une nouvelle campagne de vaccination devait se tenir vendredi pour protéger des personnels de santé supplémentaires, selon le ministère ougandais de la Santé.
L’Ouganda s’est placé en état d’alerte depuis le début de l’épidémie en août 2018 dans l’est de la RDC, dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, où plus de 2 000 cas d’Ebola ont été enregistrés. Les deux tiers de ces malades sont morts.
Quelque 25 000 personnes transitent quotidiennement par le principal poste frontière entre les deux pays, à Mpwonde, selon les autorités congolaises. Le principal défi des autorités ougandaises face à l’épidémie est la porosité des 875 km de frontière commune avec la RDC, malgré les contrôles sanitaires mis en place aux postes frontière.
L’OMS a ainsi indiqué que douze membres de la famille concernée avaient été placés sous contrôle en RD Congo, mais que six d’entre eux s’étaient « échappés pour regagner l’Ouganda ». Le lendemain, le garçon de cinq ans avait été hospitalisé à cause de vomissements, et la contamination au virus Ebola avait été diagnostiquée, comme sur sa grand-mère de 50 ans et son petit frère de 3 ans.
L’OMS devait se réunir vendredi pour décider du niveau d’alerte à déclarer à la suite des derniers développements de l’épidémie.
À deux reprises, en octobre 2018 puis en avril, l’OMS avait renoncé à déclarer un « état d’urgence sanitaire à implication internationale », notamment en raison du fait que l’épidémie demeurait cantonnée dans une région de la RDC.
L’Ouganda a déjà connu des épidémies d’Ebola. La plus récente remonte à 2012. En 2000, 200 personnes avaient trouvé la mort au cours d’une épidémie dans le nord du pays.
L’arrivée d’Ebola « est un développement préoccupant, mais cela fait des mois que nous nous y préparons », a souligné Robert Kwesiga, le secrétaire général de la Croix-Rouge ougandaise.
En RDC, l’épidémie actuelle est la dixième depuis 1976 et la deuxième la plus grave dans l’histoire de la maladie, après les quelque 11 000 morts en Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) en 2014.