Personne n’en a parlé hormis le journal par chez moi « Ouest France », mais plus de 50 civils ont été tués ces derniers jours dans l’ouest de la Centrafrique, et une religieuse franco-espagnole de 77 ans, Inès Nieves Sancho, a été retrouvée lundi égorgée dans un village où elle enseignait la couture à des jeunes filles. Ces attaques sont attribuées à un groupe armé baptisé 3R.
Trois jours de deuil national ont été décrétés à compter de jeudi 23 mai par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra en hommage aux victimes de Padoua et à la sœur Inès Nieves Sancho, de Nola. Le drapeau national est mis en berne pendant ces trois jours de deuil, qui ne sont pas fériés
C’est plus de 50 civils qui ont été tués ces derniers jours dans l’ouest, dans une série d’attaques attribuées au groupe armé 3R (Retour, réclamation, réconciliation), autour de la ville de Paoua (nord-ouest, près de la frontière avec le Tchad), selon un nouveau bilan de la force onusienne dans le pays (Minusca). Il s’agit de la tuerie la plus importante depuis la signature, le 6 février dernier, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés.
Une enquête a été ouverte par les autorités locales, avec le soutien de l’ONU. Des Casques bleus patrouillent dans la région avec les forces armées centrafricaines. Le colonel Sow, chef des opérations de la Minusca, a évoqué un acte terroriste en précisant qu’il n’y avait pas de base des 3R dans les environs de la tuerie, et que cela signifiait qu’ils sont venus de loin, et ils ont agi presque simultanément sur différents sites, ce serait donc des attaques coordonnées.
La France condamne avec la plus grande fermeté l’attaque et appelle à ce que les responsables soient traduits devant la justice dans les plus brefs délais, a renchéri la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Cette attaque démontre l’urgence du désarmement et de la démobilisation des groupes armés qui, à Bangui comme dans le reste du pays, doivent cesser toute forme de violence et d’activités déstabilisatrices, déposer les armes et s’engager sans délai et sans condition dans le processus de paix, a-t-elle ajouté.
Le groupe 3R, qui prétend défendre la communauté peule, a signé l’accord de paix de février. En retour, son chef, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), a été nommé le 25 mars conseiller spécial militaire auprès du Premier ministre, en charge de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.
La mission de l’ONU dans le pays et les autorités centrafricaines ont lancé mercredi un ultimatum au leader du groupe 3R, pour qu’il livre dans les 72 heures les auteurs présumés du massacre et qu’il démantèle ses installations.
Nous suivrons cette affaire de près dès que nous aurons des infos. (Source Ouest France) – Paola