Les rues du centre d’Alger étaient noires de monde, ce vendredi 24 mai. Malgré la fatigue accumulée pendant le ramadan, la motivation des manifestants semble intacte.La police a arrêté dans la matinée des dizaines de personnes près de la Grande Poste à Alger, point de rassemblement du 14e vendredi de manifestations pour réclamer le départ des figures au pouvoir et l’annulation de la présidentielle prévue jeudi 4 juillet.
La fatigue accumulée pendant le ramadan faisait craindre un affaiblissement de la contestation, mais après dix-neuf jours de jeûne du lever au coucher du soleil, la motivation des manifestants semble intacte. Les rues du centre d’Alger étaient noires de monde, vendredi en début d’après-midi.D’importantes manifestations se déroulaient également dans plusieurs autres villes d’Algérie, dont Oran et Constantine, 2e et 3e villes du pays, selon le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie).Dans la matinée, « j’ai observé que la police interpellait systématiquement toute personne portant une banderole », raconte un manifestant, Mehenna Abdeslam, enseignant à l’Université de Bab Ezzouar à Alger. Mais « nous ne nous arrêterons pas » de manifester.
Une femme a été interpellée ce vendredi matin tandis que TSA a fait état d’« arrestations massives parmi les manifestants » à Alger et d’une « forte présence de femmes policières, une première depuis le début des manifestations ».
La radio nationale a constaté « une présence policière accrue » à Alger, évoquant dans son édition de la mi-journée des « vérifications de papiers et des interpellations par endroits », ainsi que des « confiscations de matériel d’enregistrement de journalistes ».
Une rangée de véhicules de police et un cordon de forces anti-émeutes empêchent les manifestants d’approcher de la Grande Poste, bâtiment emblématique du centre d’Alger et point de départ depuis le 22 février des marches du mouvement de contestation inédit contre le régime.« Territoire » symbolique que s’est approprié la contestation, les marches du bâtiment, que la police avait vainement tenté de défendre durant plusieurs heures le vendredi précédent, ont été ceintes dans la semaine de palissades, officiellement pour des raisons de sécurité.Comme les précédentes semaines, les slogans visent particulièrement le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, devenu de fait l’homme fort du pays depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika sous les pressions conjuguées de la rue et de l’armée.
« Ce peuple ne veut pas du pouvoir de l’armée », « Y en a marre des généraux ! » et « Gaïd Salah dégage ! », scandent les manifestants à Alger, mais aussi « pas d’élections, bande de mafieux ! ». (Source Ouest France)