Mercredi 17 avril, le Conseil des Ministres Sénégalais a adopté le projet de révision de la constitution. En effet cette dernière doit permettre de concrétiser la réforme voulue par le président Macky Sall. Réélu pour un nouveau quinquennat, le président sénégalais a annoncé, à la consternation générale, son désir de supprimer le poste de premier ministre. Cette révision de la constitution permettrait de modifier les lois fondamentales du pays qui devra se faire obligatoirement par le vote de l’Assemblée Nationale où la coalition gouvernementale est largement majoritaire.
C’est dans le communiqué final du Conseil des Ministres du mercredi 17 avril, une petite phrase a retenu l’attention. Elle disait : « Au tire de l’examen des textes législatifs et réglementaires, le conseil a délibéré et adopté un projet de loi portant révision de la constitution « . Mais sans aucune autre précision, ni même la date. Cette décision lance le processus de changement de la loi fondamentale du pays.
Dès son investiture à la suite de sa réélection, Macky Sall avait semé les indices d’une réforme qui allait changer la face même du régime politique sénégalais.
En reconduisant Mahammed Boun Abdallah Dionne à la primature qu’il occupe depuis cinq ans, le président sénégalais l’a chargé de conduire le projet de suppression du poste de Premier ministre. C’est une initiative qui, à plus ou moins long terme, le régime sénégalais ou le Président Macky Sall aurait les pleins pouvoirs.
Passée l’étape d’une adoption du projet de révision en Conseil des ministres, la réforme devrait être déposée sur la table des 165 députés de l’Assemblée nationale.
Pour qu’elle soit valide, il faudrait au moins trois-cinquième des députés soit en faveur de cette nouvelle configuration de l’exercice du pouvoir au Sénégal. C »est sans doute une formalité si l’on sait que la coalition » Benno Bokk Yakaar » (Unis pour l’espoir, en wolof) a emporté 125 sièges lors des dernières législatives.
Néanmoins, les débats devraient être plus qu’houleux au sein de l’hémicycle car cette réforme n’avait pas été mentionnée dans le programme électoral du candidat Macky Sall et l’opposition sénégalaise n’a pas vraiment eu le temps de riposter au projet de suppression de ce poste de premier Ministre.
Ce qui en ressort des politiques, c’est qu’ils vont s’appliquer à prévenir du risque de » dérive autoritaire » du pouvoir.
Les spécialistes politiques se posent eux, la question de l’équilibre du pouvoir entre l’exécutif et l’Assemblée nationale, chargée du contrôle de l’action gouvernemental.
Le pouvoir pourrait bien être tenté de reprendre à son compte les exemples du Bénin ainsi que d’autres pays africains qui n’ont pas de Premier ministre. Mais pour le moment, tout ce qui concerne ce projet n’est pas encore connu ! Paola