Une cinquantaine de migrants qui cherchaient à rejoindre l’Europe à bord d’une vedette sont morts ce dimanche 3 juin, lorsque leur bateau a fait naufrage au large de la côte méditerranéenne au large de la Tunisie et de la Turquie. La Méditerranée a encore une fois été fatale à de nombreux migrants samedi soir et ce dimanche, en Turquie et en Tunisie. Quarante-sept cadavres ont été repêchés et 67 migrants ont été secourus au large du sud de la Tunisie, a annoncé ce dimanche le ministère de l’Intérieur.
Le ministère fait état d’un « appel à l’aide le 2 juin à 22 h 45 locales (23 h 45 en France) à propos d’un bateau de pêche sur le point de couler au large de Kerkennah (sud) avec des migrants à bord ». « Des unités de la garde maritime à Sfax et de la marine nationale se sont rendues auprès de l’embarcation qui se trouvait à 5 milles nautiques de l’île de Kerkennah et à 16 milles nautiques de la ville de Sfax », selon le ministère de l’Intérieur.
Des Tunisiens tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l’Italie, à la recherche d’un meilleur avenir. Selon des ONG, cela traduit un mal-être persistant chez les jeunes, très touchés par le chômage.
9 morts au large de la Turquie
Un bateau avec 15 personnes à bord s’est trouvé en difficulté, ce dimanche, au large de la province d’Antalya, en Turquie, a indiqué l’agence turque Anadolu. Cinq personnes ont pu être sauvées et une est toujours portée disparue. Neuf autres qui cherchaient à rejoindre l’Europe à bord de cette vedette sont mortes lorsque leur bateau a fait naufrage au large de la côte méditerranéenne de la Turquie, a annoncé l’agence. Six enfants et une femme figurent parmi les neuf morts, a précisé l’agence.
Les migrants, dont la nationalité n’est pour l’instant pas éclaircie, voulaient gagner l’Europe mais leur trajectoire ne semble pas claire, selon l’agence Dogan. Le territoire européen le plus proche est la petite île grecque de Kastellorizo, au large de la station balnéaire turque de Kas. Plus d’un million de personnes, dont beaucoup fuyant la guerre en Syrie, avait rejoint la Grèce à partir de la Turquie en 2015. Le nombre de personnes tentant la traversée souvent périlleuse avait ensuite fortement diminué à la suite d’un accord passé avec la Turquie en 2016. Mais les observateurs notent que le nombre de personnes tentant la traversée a de nouveau commencé à augmenter ces derniers mois.
Selon l’Organisation internationale des Migrations, 10 948 personnes ont réussi, dans les cinq premiers mois de cette année, à traverser vers la Grèce, beaucoup plus que sur la même période de l’année précédente. Trente-cinq personnes sont mortes en tentant cette traversée. Outre les migrants provenant principalement de Syrie, d’Érythrée, d’Irak et d’Afghanistan, cette voie d’émigration a également été utilisée par des Turcs fuyant le pays face à la répression lancée après la tentative de coup d’État de 2016.
L’un des naufrages les plus meurtriers en Méditerranée
Ce naufrage de migrants est le plus meurtrier en Méditerranée depuis le 2 février quand 90 personnes, en majorité des Pakistanais, sont mortes noyées au large de Zouara, dans l’ouest de la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Des Tunisiens en quête d’emploi et d’une vie meilleure tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l’Italie. En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne. Et en octobre 2017, 46 migrants étaient morts au large de Kerkennah après le naufrage de leur embarcation entrée en collision avec un navire militaire tunisien.
Plus à l’est de la Méditerranée, neuf migrants, dont six enfants et une femme, ont perdu la vie dimanche lorsque leur bateau a fait naufrage au large des côtes turques, a indiqué l’agence de presse turque Anadolu. Cinq personnes ont pu être sauvées et une est toujours portée disparue. Ces migrants, dont on ignore pour l’instant la nationalité, tentaient de gagner l’Europe, selon l’agence de presse Dogan. Plus d’un million de personnes, dont beaucoup fuyant la guerre en Syrie, avaient rejoint la Grèce à partir de la Turquie en 2015. Le nombre de personnes tentant la traversée souvent périlleuse avait ensuite fortement diminué à la suite d’un accord passé entre l’Union européenne (UE) et la Turquie en 2016. Mais les observateurs notent que le nombre de personnes tentant la traversée a de nouveau commencé à augmenter ces derniers mois. (Source OuestFrance)