Un responsable kurde syrien a affirmé à Reuters que Damas était parvenu à un accord pour déployer ses troupes à Afrin, afin de repousser l’offensive de la Turquie dans cette région du nord-ouest de la Syrie. Depuis le 20 janvier, l’aviation turque bombarde cette enclave tenue par les Kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG).
Selon Badran Jia Kurd, conseiller de l’administration mise en place par les Kurdes dans le nord de la Syrie, des unités syriennes devraient se déployer sur des positions frontalières dans les deux jours, en fonction de leur état de préparation. L’armée syrienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Un accord « purement militaire »
Un porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud, a de son côté répété que l’armée syrienne n’avait pas répondu aux demandes kurdes de déployer des troupes pour protéger l’enclave. Le 10 février dernier, un combattant breton contre l’État Islamique, a été victime des bombardements turcs.
Badran Jia Kurd a déclaré que cet accord avec Damas était purement militaire et ne portait pas sur le statut politique des régions contrôlées par les Kurdes dans le nord de la Syrie. « Concernant les questions politiques et administratives de la région, cela fera l’objet d’un accord ultérieur avec Damas grâce à des négociations directes », a dit le responsable kurde.
Il a également déclaré que l’accord conclu avec Damas pourrait très bien être remis en cause avant d’être mis en œuvre. « Nous ne savons pas combien de temps dureront ces arrangements car certaines parties ne sont pas satisfaites et veulent l’échec de cet accord », a dit Badran Jia Kurd.
Obstacle de la Russie ?
Selon une autre source kurde, la Russie pourrait faire obstacle à la mise en œuvre de cet accord qui pourrait compliquer ses relations avec la Turquie. Le gouvernement syrien a une relation complexe et ambiguë avec les Kurdes de Syrie, qui ont établi trois cantons autonomes – dont celui d’Afrin – dans le nord de la Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011. Les deux camps ont pratiquement évité tout affrontement direct pendant le conflit et ont même laissé entendre qu’ils pourraient un jour conclure un accord de long terme, mais ils peuvent aussi afficher leurs désaccords sur leurs relations futures. Le président Bachar al Assad affirme vouloir reprendre le contrôle de l’ensemble de la Syrie. (Source OuestFrance)