MARCUS GARVEY né en 1887 en Jamaïque après l’abolition de l’esclavage dans l’île de Cuba.. Il arrive aux États Unis en 1916 où il rencontre des mouvements visant à l’émancipation de la communauté noire…. Il prône le retour des afro-américain en Afrique (Liberia), refusant l’intégration à la société américaine….
Le père de MalcomX, un pasteur qui aurait été d’après ses proches assassiné par la « Black légion », une organisation proche du Ku Klux Klan, était un de ses adeptes les plus convaincus !
Marcus Garvey était un musicien, il était aussi un passionné de lecture. Ce chrétien descendant des Marrons était employé chez un imprimeur et participe à un syndicat qui l’élit meneur lors d’une gréve.. Il devient vite un orateur de premier plan, un journaliste (il fondera bientôt le journal Garvey’s Watchman) et un activiste politique.
En 1917 il avait fondé l’Association Universelle pour l’amélioration de la condition noire, la devise de cette association est « Un Dieu, Un But, Une Destinée » je précise que UNIA est toujours en activité. Il devient un des premiers meneurs importants de la cause noire , Il fut l’une des plus importantes figures de la lutte pour l’égalité raciale à travers le monde.
Il souhaite profiter de sa notoriété au moment où se pose la question du partage des ex-colonie africaine de l’Allemagne vaincue pour faire une réhabilitation des afro-américains sur des « terres promises »ne croyant pas que les hommes noirs pouvaient vivre libres hors de l’Afrique, il veut unifier ses frères de couleurs internationalement et réclame le droit au rapatriement de gens de couleur de tous pays.
Combattu par les Afro-américains partisans de l’intégration Garvey n’aura sans doute pas d’équivalent dans la lutte pour la liberté de « son peuple ». Tandis que la révolution russe est en plein, il se rallie à la lutte des classes, il soutient Gandhi et respecte Trotski qui lui considère comme essentielle unification de tous les hommes opprimés, alors que Garvey passe par la race d’abord ce qui l’oppose aux mouvements intégrationnistes de gauche..
Des réseaux de garveyites prennent formes dans le monde entier, avec des antennes dans chaque grande ville, pourvues de cérémonials et d’uniformes, militaires, un moyen de se protéger d’une répression . Garvey avait déjà défié le KKK en les invitant à venir à Harlem où il pourrait « se mesurer aux 15e et 18e régiments noirs » (qui combattirent pendant la Première Guerre mondiale). La motivation était alors de cimenter l’unité des Noirs ; tout en voulant œuvrer de fait, d’égal à égal, avec les « rednecks » et les autres Blancs
Il créa en 1919 une compagnie maritime censée servir le projet de rapatriement. Pour financer l’investissement de sa flotte, Garvey fait appel à une souscriptions auprès de ses frères de couleur qui deviennent ainsi actionnaires de la compagnie. La Black Starline faisait escale aux Antilles, aux États Unis et avait pour but de relier l’Amérique à l’Afrique. Considérant que le chômage fait au moins autant de dommages que l’esclavage, il fait la tournée du pays pour promouvoir son initiative et recueillir des fonds dans le but de créer une véritable économie parallèle et souterraine. Il est suivi par 250 000, voir 300 000 sympathisants. Les autorités fédérales commencent alors à s’intéresser à lui.
Il fonde aussi des réseaux de distribution de journaux dont le plus important est le « The Négro World » qui donne des nouvelles de l’UNIA partout où elle est et les discours de Garvey y sont également rapportés.. Tous les gouvernements coloniaux s’opposent à sa parution car ils pensent qu’il incite les populations noires à se rebeller contre eux.. Le pire c’est que même en Afrique , le journal est interdit !.
Après la banqueroute en 1922 de la Black Star Line, Garvey et trois de ses associés sont poursuivis par les tribunaux. Accusé de fraude postale et d’escroquerie, il reste en liberté surveillée. Sa condamnation est ensuite confirmée en 1925. Il est emprisonné au pénitencier fédéral d’Atlanta. Garvey est envoyé en exil en Jamaïque et interdit de séjour aux États-Unis.
Il devient le grand héros national dans toute l’île. Les Jamaïcains écoutent avec beaucoup d’enthousiasme ses meetings, organisés dans les mois qui suivent son retour. La vie politique de l’île s’en trouve bouleversée. Le révérend James Morris Webb disait : «“Regardez vers l’Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance”. Garvey reprendra cette phrase qui lui sera par la suite attribuée et considérée comme une prophétie par certains Rastas jamaïcains.
Il part pour l’Angleterre en 1935 où de là, il surveille la régression internationale de son mouvement. Oublié de tous et dans la solitude, Il meurt d’une crise cardiaque en 1940 à Londres sans jamais atteindre ce pays qu’il aimait, son Afrique…. Paola