Guinée – Portrait de Moussa Dadis Camara


Bonjour à toutes & tous, juillet est parti et nous entamons un nouveau mois et comme je me sens beaucoup mieux, j’essaierais d’être un peu plus présente sur le site, d’autant plus que sur Facebook, on passe son temps à censurer les articles du site, souvent pour des raisons totalement infondées, donc je ferais passer ce que j’ai à transmettre ici.
Alors en ce premier jeudi d’août, je vais écrire sur Moussa Dadis Camara et il faut savoir qu’une nouvelle fois le tribunal de Conakry a reconnu hier mercredi 31 juillet 2024, Moussa Dadis Camara, coupable de “crimes contre l’humanité”.
L’ex-chef de la junte au pouvoir en Guinée, était poursuivi dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. A la tête Comité national pour la démocratie et le développement, Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009, il été à la tête du pouvoir après un coup d’État.

Outre l’ex-chef de la junte, Moussa Tiegboro Camara, Marcel Guilavogui, Blaise Gomou, Paul Mansa Guilavogui, Mamadou Aliou Keita, Aboubacar Diakité ont aussi été reconnus coupables de crimes contre l’humanité. Ils ont écopé de peines allant de 10 à 20 ans de prison. Quatre autres accusés ont été acquittés.
En cavale depuis son évasion de la maison centrale de Conakry en novembre 2023, l’ancien ministre de la sécurité présidentielle, Claude Pivi, a été condamné à la perpétuité. Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition à Conakry.
Alors que des centaines d’autres avaient été blessées et 109 femmes violées, selon une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies.
Amnesty international a salué un ”verdict historique” qui pourra servir d’exemple dans le monde entier et en Guinée, où l’utilisation illégale d’armes à feu et l’utilisation excessive de la force lors de manifestations reste monnaie courante.

Mais revenons sur Moussa Dadis Camara, il est né le

Lansana Conté

En 2008, quelques heures après l’annonce de la mort de Lansana Conté, deuxième président de la république de Guinée, le capitaine Camara, jusqu’alors inconnu du grand public, apparaît à la radio-télévision guinéenne pour annoncer la suspension de la Constitution et de toutes les institutions républicaines ainsi que la dissolution du gouvernement.
Aboubacar Somparé était
alors le successeur constitutionnel de Conté.
Il prononce un discours à caractère social, dénonçant le désespoir profond du peuple, la complicité des dignitaires du pouvoir dans le pillage des ressources du pays et leur incapacité à fournir à la population les services de base. Le , il devient porte-parole du Conseil nationale pour la démocratie et le développement  (CNDD). Le lendemain, il est désigné chef de la junte, puis il s’autoproclame président de la république de Guinée intérimaire.
Il promet des élections “libres, crédibles et transparentes”

Ousmane Conté

À son arrivée au pouvoir, la Guinée, selon les populations, était considérée comme l’une des plus grandes plaques tournantes de la drogue de la sous-région ouest-africaine.
Dadis Camara explique que “La drogue cause un énorme préjudice non seulement au peuple guinéen, mais à tous les opérateurs économiques. C’est pourquoi, j’ai décidé de la combattre pour redorer l’image de marque de mon pays”.  Les interpellations se multiplient à Conakry, impliquant des protégés de l’ancien régime autoritaire tels qu‘Ousmane Conté (le fils ainé de l’ex-président), Saturnin Bangoura (le beau-frère du général Lansana Conté) ou encore Lansana Camara (fils du général Kerfalla Camara (ancien chef d’État-major général des forces armées guinéennes)), cela dans le but de rassurer les acteurs économiques du pays.
Ces arrestations de hauts fonctionnaires ou d’officiers supérieurs valent à Dadis Camara l’estime de son peuple qui voie la volonté de rompre avec la culture de l’impunité et la corruption généralisée.

La lutte contre les narcotrafiquants sera médiatisée avec des procès télévisés contribuant à la propagande du CNDD. Même si Moussa Dadis Camara est considéré actuellement par l’ONU comme un acteur important dans la lutte contre le narcotrafic en Afrique de l’Ouest, le problème de l’absence de chiffres réels demeure.
Le , le président Moussa Dadis Camara reçoit, en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade, l’oscar du Mérite du Conseil international des manageurs africains (CIMA) pour son combat contre les narcotrafiquants et pour la moralisation économique. Malheureusement, le , à la suite d’un meeting organisé dans l’enceinte du plus grand stade de Conakry, l’armée guinéenne tire à balles réelles sur les manifestants, occasionnant 157 morts selon les ONG, qui font aussi état de milliers de blessés et de nombreux viols. La communauté internationale a fermement condamné cette violente répression, et le président Camara a expliqué cet événement par l’indiscipline de ses forces armées, et déplore le décès de “ceux qui l’ont amené au pouvoir”. Ce massacre engendre la démission du porte-parole du gouvernement et des ministres de l’Agriculture et de la Fonction publique, fait sans précédent en Guinée

Sékouba Konaté

Devant les pressions internationales, Moussa Dadis Camara affirme, le , n’avoir peur de rien !! À la suite du massacre du , des dissensions apparaissent au sein du CNDD. Le général Sékouba Konaté essaye de faire arrêter Aboubacar Kiakité “Tomba” par Claude Piyi, mais Dadis s’y oppose. Sous la pression de l’enquête internationale, Dadis Camara semble se désolidariser des responsables des violences. Toumba, quant à lui, accuse Dadis Camara d’avoir commandité les massacres et d’avoir voulu lui rejeter la responsabilité, affirmant avoir aidé des opposants à échapper aux violences, version confirmée par François Louceny Fall, ancien Premier ministre, mais remise en cause par un rapport de  Humain Rights Watch.
Après une tentative d’assassinat en décembre 2009, une hospitalisation au Maroc et un long exil au Burkina Faso où il se convertit au christianisme, la junte au  pouvoir en Guinée en 2021 autorise Dadis Camara et Sékouba Konaté à revenir en Guinée, en invoquant des motifs humanitaires. Le 22 décembre 2021, Moussa Dadis Camara rentre en Guinée, Bible et Coran à la main. En référence à sa mise en examen pour le massacre de 2009, il indique se “mettre à la disposition de la justice, car personne n’est au-dessus de la loi”. À la veille du procès des massacres du 28 septembre, Moussa Dadis Camara est placé sous mandat de dépôt et déféré à la prison de Conakry. Il doit rester incarcéré le temps du procès au même titre que Toumba Diakité, leurs demandes de remise en liberté sont rejetées.

Le 5 décembre 2022, appelé à la barre pour témoigner, il explique “être souffrant” et ne pas pouvoir s’exprimer. Le président du tribunal accepte de lui accorder un délai d’une semaine pour l’entendre à nouveau. Une semaine plus tard, il se présente face au tribunal et évoque d’emblée un “complot” contre lui, niant sa responsabilité dans les massacres du stade de Conakry datant du 28 septembre 2009.
Après plusieurs comparutions, il accuse Tomba Diakité de l’avoir forcé à rester dans son bureau pendant que ce dernier se rendait au stade. Nommant certains responsables, il rejette la faute sur les autres affirmant que ses ministres ont la responsabilité des événements, lui n’en avait pas connaissance. Devant son attitude et son manque de franchise, le tribunal qualifie son régime de dictature. Début janvier 2023, il maintient un comportement agacé face à la cour qui l’interroge tout en affichant son impatience et en rappelant son innocence. Le 4 novembre 2023 à l’aube, il s’évade de la plus grande prison de Conakry grâce à des complices.
Le 22 mai 2024, le procureur du procès requiert une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité contre Moussa Dadis Camara
Le 
, Moussa Dadis Camara est reconnue coupable de “crimes contre l’humanité” dans les massacres survenus en 2009, et est condamnée à vingt ans de prison.

Voilà mes chers(es) lectrices & lecteurs du monde, vous savez tout sur Moussa Dadis Camara, mais personnellement je pense que le pouvoir est monté à la tête de cette personne qui a gravit des échelons sociaux, mais n’a pas su gérer la pression face à un pays qui déjà avait eu des précédents. Faire des études, les réussir c’est bien aussi, mais ne pas garder un œil sur tout et laisser libre court à ses subalternes ne peut rien donner de bon.
Quand on dirige un pays, il faut savoir s’entourer, car c’est même un de ses proches qui a voulu l’assassiner, comme quoi, on est jamais mieux entouré que par ses ennemis.
Néanmoins après bien des lunes, la justice à fait son job.
Sur ce je vous souhaite à toutes & tous une agréable journée remplie de sérénité.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété ni celles du site.
Paola 

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola" mon second prénom
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