Bonjour à toutes & tous, comme je passe par là en ce samedi, aujourd’hui je vais parler de l’émancipation de la femme en France (1ère partie).
Cent cinquante ans après l’adoption du code Napoléon, qui les assimilaient aux enfants mineurs, les femmes obtiennent le droit de travailler et d’ouvrir un compte sans l’autorisation de leur mari. Capitale, la loi du 13 juillet 1965 constitue une étape clé de l’émancipation économique des Françaises au XXe siècle, mais que le chemin a été long.
Il faut savoir qu’auparavant, les femmes étaient plutôt « des objets » de luxe pour un homme, elles servaient de servantes, de filles de fermes et même dans la haute société, elles étaient une monnaie d’échange entre les familles qui arrangeaient des mariages dès le berceau, en compensation d’un titre ou des terres.
Pourtant les droits des femmes ont commencé très tôt, comme la loi salique publiée par Clovis (Roi des Francs)qui comprend l’article De allodis sur la transmission des terres détenues en pleine propriété par un groupe familial.
La transmission des biens se fait par les agnats les parents par le père et les cognats les parents par la mère. Les femmes héritent de la terre au même titre que les hommes, et ça, c’était au 6ème siècle !!
Puis au 8ème siècle en l’an 700, tout changea sous la dynastie carolingienne, l’article De allodis de la loi salique concernant la transmission des terres devient : « quant à la terre salique, qu’aucune partie de l’héritage ne revienne à une femme, mais que tout l’héritage de la terre passe au sexe masculin » !!
En 1234, les Décrétales du page Grégoire IX interdit aux femmes de prêcher, dire la messe, conférer les baptêmes, confesser et toucher les reliques
A partir de 1316, les femmes sont écartées de tous leurs privilèges, qu’ils soient chrétiens, royaux, paysans.
Il a fallut attendre l’an 1405 pour que les choses commencent à bouger avec Christine de Pizan, première femme française de lettres à vivre de sa plume.
Elle dénonce dans « La Cité des dames » la misogynie des clercs et s’insurge contre les discriminations dont les femmes sont victimes.
En 1472, les femmes savent montrer leur bravoure et le 27 juin, comme la ville de Beauvais est assiégée par Charles le Téméraire, de nombreuses femmes combattent les assiégeants, dont Jeanne Laîné qui était armée d’un hache. Le roi Louis XI salue l’héroïsme des femmes de Beauvais (c’était bien le premier à le faire).
Et l’évolution des femmes continue, en 1555 où la parution du recueil Euvres de Louise Labé qui contient une épître, dans laquelle elle exhorte les femmes à « élever leurs esprits par dessus leurs quenouilles et fuseaux » !
En 1608, l‘ordre des Ursulines ouvre de nombreux couvents en France. Cet ordre féminin a pour quatrième vocation l’éducation des filles. Elle permet l’alphabétisation des filles
1622, Marie de Gournay femme de lettres également réclame, dans son essai Egalité des hommes et des femmes, un meilleur accès à l’instruction pour toutes les femmes. Elle soutient que la femme n’est pas inférieure à l’homme par nature mais du fait de son éducation
En 1663, Les femmes y sont admises à l’Académie royale de peinture et de sculpture qui avait été créée en 1648.
Enfin un homme monte au créneau, car en 1673, François Poullain de la Barre (écrivain et philosophe) publie De l’Égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés.
Il condamne les différences d’origine. Il prend parti pour l’égalité des sexes et des individus
En 1747, Françoise de Graffigny publie le premier roman épistolaire écrit par une femme Lettres d’une Péruvienne.
En 1759, Madame de Coudray parcourt la France pour enseigner l’obstétrique, avec un mannequin qu’elle a fabriqué. Elle forme plus de 5 000 femmes pendant 25 ans.
En 1767 , Louis XV lui accorde une pension et un brevet de maîtresse sage-femme
Ce n’est qu’à partir de 1790, après la révolution que Nicolas de Condorcet plaide pour le droit de vote des femmes dans « Sur l’admission des femmes au droit de cité » « songez qu’il s’agit des droits de la moitié du genre humain ».
Ainsi, tous les enfants sont désormais égaux devant la succession, quel que soit leur rang de naissance et leur sexe.
Néanmoins, combien de femmes ont été guillotinées parce qu’elles élevaient leurs voix contre les hommes en réclamant la parité, sachant qu’en mai 1795, un décret interdit les tribunes aux femmes et les attroupements de plus de cinq dans la rue (Remarque : Il y a pas si longtemps que cela s’est fait pendant le Covid, mais il ne concernait pas que les femmes, mais toute la population)
En 1806, Une première chaire universitaire d’obstétrique est attribué à Jean Louis Baudelocque et les sages-femmes deviennent des auxiliaires des médecins accoucheurs
Beaucoup de femmes de lettres se sont mobilisées pour faire évoluer les mentalités masculines
En 1832, Marie Reine Guindorf et Désirée Gay, fondent le journal « La Femme libre » premier journal féministe français.
Claire Démar, écrit l' »Appel d’une femme au peuple sur l’affranchissement de la femme.
En 1835, Flora Tristan publie l’Emancipation de la femme ou le testament de la paria.
1861, Julie Victoire Baudié est la première bachelière française ce qui devrait lui permettre l’accès à l’Université mais la Sorbonne lui notifie son refus. Il lui faut attendre 1871 pour être autorisée à suivre les cours en Sorbonne
En 1881, Hubertine Auclert lance le journal « La Citoyenne »
En juillet 1891, Marie Louise Gagneur interpelle l’Académie française sur la féminisation des noms de métier restés masculins, tels que » auteur, écrivain, orateur, docteur, … « .
Sa demande est retoquée. Il faut attendre 2019, soit 128 ans plus tard, pour que l’Académie française, accepte et préconise l’usage du féminin pour les noms de métiers.
Vous comprendrez bien que je n’ai pu citer ici toutes les femmes qui ont soulevé des frondes afin d’obtenir des gouvernements successifs les mêmes droits que les hommes.
Et nous arriverons ensuite en 1900.
Alors pour continuer cette intéressante histoire de l’évolution du droit des femmes et bien Mesdames, inter-réagissez, mais de toutes façon je continuerais demain.
En attendant, je vous souhaite à toutes & tous, un agréable week-end à vous et aux vôtres.
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K.S.A