Rebelote. Les mises en scène du raffermissement des relations entre la Russie et le Mali n’en finissent pas. Elles vont crescendo et s’inscrivent à l’opposé du bras de fer qui oppose le pays sahélien à la France, l’ancienne puissance coloniale. Nouvelle démonstration ce jeudi 11 novembre, lorsque Sergueï Layrov et Abdoulaye Diop, respectivement chefs de diplomaties russe et malienne, ont réaffirmé, à Moscou, leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre leurs deux pays, arguant d’un risque terroriste renforcé par le retrait partiel des troupes françaises.
Tout en écartant le recours à la société paramilitaire privée russe Wagner. Le voilà, le nœud du problème. Depuis des mois, les rumeurs font état d’un contrat imminent entre la junte malienne et l’organisation paramilitaire, proche du Kremlin. Au grand dam de la France.
Les autorités maliennes continuent donc d’agiter le chiffon rouge Wagner, tandis que le discours de la France se veut plus ferme que jamais.
Tout a commencé au moment de l’annonce le 10 juin dernier, par le président français Emmanuel Macron de la transformation de l’opération Barkhane, qui devrait se traduire par la réduction du nombre de soldats – qui passerait de 5 100 actuellement à environ 3 000 – et la fermeture de trois des cinq bases françaises au nord Mali (Tessalit, Tombouctou et Kidal).
Pour Bamako, la décision du chef d’État français, qualifiée au passage d’« abandon en plein vol », vise à rassurer l’opinion publique dans un contexte préélectoral français. Au-delà des discours officiels et des mises en scène, que sait-on vraiment de Wagner ? Les autorités maliennes ont-elles réellement intérêt à signer un contrat ? Pourquoi le sujet est-il également un enjeu politique interne au Mali ? Sociologue, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (CERI), unité mixte de recherche commune à Sciences Po et au CNRS, également spécialiste de l’Afrique subsaharienne, Roland Marchal a accepté de décrypter ce qui se joue autour d’une possible arrivée de Wagner au Sahel.
(Source : Le Point – Viviane Forson)
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Paola