Nous allons terminer ce samedi avec une information du journale « Le Monde » paru en début d’après midi aujourd’hui. « Kaïs Saïed a le peuple avec lui » : à Sfax, la jeunesse tunisienne soutient le coup de force du président. Dans la deuxième ville de Tunisie, traditionnellement acquise au parti Ennahda, la formation d’inspiration islamiste cristallise aussi le mécontentement.
Même les chats ne sortent plus la nuit. Dans les rues abandonnées par le trafic et le tintamarre habituels, seuls quelques hommes restent dehors, malgré les 30 degrés, pour discuter et fumer une chicha entre amis. Ce soir-là, le « peuple » de Sfax respecte presque à la lettre le couvre-feu nocturne (19 heures-6 heures), initialement instauré pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 et étendu le 26 juillet par le président, Kaïs Saïed, qui venait de perpétrer un coup de force politique, plongeant la Tunisie dans l’inconnu.
« Ici, on est tous contents de ce qu’a fait Kaïs Saïed, résume Oussama. Tous. » Il est presque 22 heures et la chaleur est toujours aussi assommante. Dans une artère peu éclairée qui longe l’hôpital Hedi Chaker, ce jeune homme de 23 ans, guichetier à la gare routière, se perd dans l’écran de son téléphone. A côté de lui, ses quatre amis partagent le même bout de trottoir et les mêmes doutes.
En plein couvre-feu, on parle de tout et surtout du « coup d’éclat » de leur président, qui a limogé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et gelé les travaux du Parlement, en invoquant des « périls imminents » pour le pays. Tout en s’octroyant le pouvoir exécutif, Kaïs Saïed a mis sur la touche le parti islamo-conservateur Ennahda, principale formation au sein de l’Hémicycle et qui dénonce depuis un « coup d’Etat ». « Ce n’est pas un coup d’Etat, ou alors il est light », rétorque Oussama.
Ras-le-bol contre la classe politique
La cité portuaire de l’Est, poumon économique et deuxième ville du pays, est pourtant une terre traditionnellement acquise à la formation islamiste. Ennahda y est arrivé en tête aux élections législatives en 2014 et 2019. Le maire, Mounir Elloumi, élu en 2018, est l’un de ses membres. La dernière grande ville avant le Sud est bien connue pour son conservatisme. Mais, comme le reste de la Tunisie, Sfax soutient les mesures inédites du président, principalement au sein de cette jeunesse qui fut l’un des moteurs, en 2019, de l’élection de Kaïs Saïed, un ancien professeur de droit alors inconnu sur la scène politique.
Certains des veilleurs, comme Oussama, ont manifesté au matin du 25 juillet, jour de la Fête de la République, pour demander la démission du gouvernement lors d’une des plus importantes marches du pays. Ils ont vu des révoltés chercher à saccager un local d’Ennahda dans le quartier de Rabat. Dans la soirée, ils ont acclamé leur chef d’Etat pour avoir, disent-ils, réussi à éjecter « ce parti de corrompus », incapable de venir à bout de la crise économique et sanitaire dans laquelle se débat le pays.
(Source : Le Monde – Par Mustapha Kessous (Sfax)
Alors vous voyez chers(es) amis(es) la crise du Covid ne prends pas trop le pas sur la crise politique et je crois que la Tunisie depuis le printemps arabe a décidé d’avancer.
Les mouvements qui éclatent au tournant de 2010-2011 en Tunisie puis dans d’autres pays ne se comprennent qu’en regard d’un long passé autoritaire dans le monde arabe, qui continuera de peser sur l’avenir, même dans les pays où le régime s’est effondré et où des processus de démocratisation sont en œuvre, et la jeunesse a pris conscience de cela.
Voilà ce sera tout pour aujourd’hui, je vous laisse pour cette fin de journée, nous nous retrouverons demain pour faire le point sur la pandémie en pays africains. En attendant je vous souhaite à vous et aux vôtres une excellente fin de journée et une douce soirée.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété ni celles du site.
Paola