Fidèle parmi les fidèles du sortant Mahamadou Issoufou, Mohamed Bazoum, a été proclamé vainqueur de la présidentielle. Mais des heurts post-électoraux ont lieu dans plusieurs villes pour dénoncer des irrégularités.
De quoi le désormais ex-Président nigérien Issoufou doit-il être le plus fier ? « D’être le premier Président démocratiquement élu de notre histoire à transmettre le pouvoir » , comme il se plaît à dire ? Ou d’avoir réussi à faire imposer son dauphin ?
Il assurerait ainsi la continuité d’un pouvoir qui n’a pas été irréprochable en matière de probité et de respect des droits humains, comme en témoignent les accusations d’exécutions extrajudiciaires par l’armée.
Les partenaires du Niger, pays très fortement dépendant de l’aide internationale, préfèrent voir dans le nouveau Président, Mohamed Bazoum (61 ans), l’assurance d’un leader en phase. Quitte à détourner le regard sur certains sujets, notamment sur les affaires de corruption qui ont miné la présidence Issoufou.
Franc-parler
Mais Bazoum dispose d’un avantage certain. Son nom n’est pas cité dans les principaux scandales de corruption qui ont éclaboussé le régime et « on lui reconnaît une certaine rigueur dans la gestion des affaires publiques et un franc-parler », dit Ibrahim Yahya Ibrahim, chercheur à International Crisis Group (ICG).
Pour l’heure, en dépit du satisfecit du pouvoir et des observateurs, la tension monte. Dans deux des fiefs de l’opposition, Niamey (la capitale) et Zinder (deuxième ville du pays), l’accès au réseau Internet était très réduit mercredi 24 février. Et des heurts entre militants de l’opposition et forces de l’ordre ont de nouveau eu lieu après une nuit agitée dans la capitale et dans plusieurs villes comme Dosso, à 100 km au sud de Niamey.
L’opposition crie au hold-up électoral. Elle avait déjà dénoncé des irrégularités lors du premier tour, mais avait été déboutée par la justice.
(Source : Ouest-France – Publié le 24/02/2021 à 18h07)
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Paola