Centrafrique – Election présidentielle : François Bozizé exclu du scrutin

Je vais terminer cette journée avec une information qui nous vient du journal « Le Monde Afrique ».
La Cour constitutionnelle a invalidé la candidature de l’ancien président putschiste, s’appuyant sur le mandat d’arrêt international qui pèse sur lui depuis le 31 mars 2014.

François Bozizé à Bangui, en janvier 2020.
François Bozizé à Bangui, en janvier 2020. FLORENT VERGNES / AFP

La Cour constitutionnelle centrafricaine a tranché. S’appuyant sur le mandat d’arrêt international qui pèse sur François Bozizé depuis le 31 mars 2014 – pour des motifs d’assassinats, d’exécutions extrajudiciaires et de torture –, et sur les sanctions des Nations unies, l’institution a officiellement invalidé la candidature de l’ancien chef de l’Etat à l’élection présidentielle du 27 décembre.
Arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un putsch, puis réélu deux fois avant d’être lui-même obligé de prendre la fuite en 2013, François Bozizé comptait comme l’un des poids lourds du scrutin de fin d’année. Il n’est pas le seul à être empêché de concourir : jeudi 3 décembre, la Cour constitutionnelle a invalidé quatre autres candidatures, dont celle d’Armel Sayo, l’un des leaders des groupes armés.

Depuis 2013, la Centrafricaine peine à se remettre du conflit politico-militaire engendré par la prise de pouvoir des rebelles coalisés de la Séléka, malgré la dissolution de celle-ci quelques mois plus tard, sous pression internationale. Plus des deux tiers du territoire sont toujours sous le contrôle de groupes armés aux revendications diffuses, et surtout attirés par la prédation des ressources naturelles ou des taxes issues des transhumances de bétail.
Mais le retour à l’ordre constitutionnel en 2016 et la signature d’un accord de paix ont permis au pays de retrouver une certaine stabilité. L’organisation d’élections présidentielle et législative constituant un test majeur pour ce processus de paix.

Dix-sept candidats

Finalement, dix-sept candidats sur les vingt-deux dossiers reçus pourront se présenter, dont le président Faustin-Archange Touadéra, l’ancienne présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua.
Aucun membre du Kwa Na Kwa (KNK, parti de François Bozizé) n’était présent dans la salle, mais les rumeurs bruissaient ces derniers jours. Dans l’entourage de François Bozizé, en campagne à Kaga Bandoro, dans le centre du pays, on évoquait hier « des pressions du pouvoir » pour l’invalidation de sa candidature.
Selon la même source, « l’indépendance de la Cour dépend[ait] de l’assurance que les juges constitutionnels pourr[aient] attendre de la communauté internationale pour leur protection et leur sécurité ».
Vendredi 27 novembre, la Cour constitutionnelle avait déjà créé la surprise en invalidant pas moins de soixante-dix-huit candidatures pour les législatives, essentiellement pour des raisons de moralité ou de doutes sur les casiers judiciaires. Ces candidats étaient en partie issus du mouvement Cœurs unis du président Touadéra, mais pas seulement. Seuls quatre recours, sur les trente et une requêtes déposées, auront finalement débouché sur une validation ce jeudi 3 décembre.

Un nouvel embrasement ?

Parmi les candidats écartés figuraient douze membres de groupes armés encore en activité, qui se présentaient sur des listes de tous bords politiques. Pour ces derniers, la présidente de la Cour constitutionnelle, Danielle Darlan, avait justifié sa décision en invoquant « l’immunité parlementaire dont jouit le député de la nation, qui lui confère une protection en matière pénale ». « La seule présence de membres de groupes armés toujours actifs comme candidats aux législatives est de nature à porter gravement atteinte à la sincérité du vote », a-t-elle argué.
Dans une note publiée le 29 novembre, huit des candidats malheureux issus des groupes armés ont riposté. Dénonçant les « intentions et politiques d’exclusion du gouvernement », ils ont mis en garde « le gouvernement sur l’échec qu’il veut faire subir au peuple quant à l’annulation de ces échéances électorales à venir ».

Doit-on pour autant s’attendre à un nouvel embrasement de la situation en Centrafrique à l’approche du scrutin ? Le risque de débordement est pris au sérieux par les nombreuses ONG qui ont décidé de limiter leurs déplacements.
« La sécurité, ce sont les autorités qui l’assurent et nous avons un plan intégré avec elles. Nous sommes en appui par rapport à l’éventualité de violences qui toucheraient la population », affirme Vladimir Monteïro, le porte-parole de la Mission des Nations unies en République centrafricaine. Le mandat de la Minusca, reconduit le 12 novembre pour un an, qui compte quelque 12 000 hommes sur le terrain, prévoit en effet la sécurisation du processus électoral.

Des groupes armés restés silencieux

En faisant primer la Constitution sur l’accord de paix du 6 février 2019, le Conseil constitutionnel pourrait freiner les ambitions politiques des groupes armés, mais ces derniers sont pour le moment restés étonnamment silencieux. Le communiqué évoqué plus haut n’engage que les huit candidats écartés, et non leurs appareils.
Le KNK n’a pas fait de vagues non plus pour l’instant, se disant « circonspect » dans un communiqué diffusé jeudi soir appelant « les ouvrières et ouvriers du parti au calme et à la retenue ». La formation qui contrôlait tous les rouages de l’Etat sous François Bozizé dispose encore de nombreux relais, en particulier au cœur de la capitale. Le 21 novembre, lors de funérailles, un accrochage avait eu lieu entre la garde présidentielle et celle de François Bozizé, faisant craindre le pire.
A l’issue de cet incident, l’ancien président avait tenu une conférence de presse dans laquelle il s’était montré ferme. « Lorsque quelqu’un vous agresse, c’est pour vous faire du mal. Vous êtes en légitime défense, vous devez vous défendre. C’est inévitable », avait-il déclaré. Avant d’ajouter : « La force politique qui s’appelle le Kwa Na Kwa est une machine qui effraie (…). Mais cette force peut se transformer en force militaire très facilement, c’est la force du peuple. La force du peuple est là. »
(Souce : Le Monde Afrique – Gaël Grilhot, correspondance Bangui)

Voilà chers(es) amis(es) ce sera tout pour aujourd’hui, mais on peut pas dire que ces ex présidents aient honte de leurs actes, que ce soit en Afrique ou ailleurs…..
Arrive un moment où il faut savoir se retirer dignement et surtout pas y revenir quand on a commis des exactions.
Sur ce je vous laisse, je vous souhaite à toutes & tous une agréable fin de journée ainsi qu’une douce soirée entourés(es) des personnes qui vous sont chères.
Les images sur cet article ne sont pas ma propriété.
Paola

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola" mon second prénom
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