Le deuxième tour de la présidentielle illustrera le bouleversement de la scène politique tunisienne !!
Selon les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, Les tunisiens ont voté au premier tour pour des candidats qui ne sont pas soutenus par de grands partis.
En effet entre un constitutionnaliste austère contre un homme d’affaires actuellement en prison, tous deux avaient fait campagne sur le sentiment de rejet des élites politiques.
C’est donc dimanche dernier que sept millions d’électeurs étaient appelés dimanche à départager 26 candidats pour le premier tour de ce scrutin, qui s’est déroulé sur fond de crise économique et sociale et dans un contexte de rejet des élites politiques traditionnelles. La participation des électeurs a été d’à peu près 45%, c’est un taux qui parait faible en regard des 64 % enregistrés lors du premier tour de la présidentielle de 2014.
Mais Kais Saïed et Nabil Karoui, ont revendiqué leur qualification dès dimanche soir pour le deuxième tour.
Kais Saïed surnommé » Robocop » s’est fait connaître comme commentateur politique et cultive une image de » M. Propre » incorruptible et au-dessus de la mêlée. Il a multiplié les déplacements de terrain pour sa première campagne électorale, il défend des positions socialement conservatrices, il est contre :
– l’abolition de la peine de mort
– l’abrogation des textes punissant l’homosexualité et les atteintes à la pudeur, ce dernier texte ayant servi à condamner des couples non mariés s’embrassant dans la rue.
Nabil Karoui, lui, est issu des cercles du pouvoir mais il s’est positionné contre eux et a vu son image d' »anti-système » renforcée par son incarcération fin août dans le cadre d’une enquête pour blanchiment et fraude fiscale. Cet homme d’affaires de 56 ans, traité de « populiste » par certains, a bâti sa popularité en organisant des opérations caritatives dans les régions défavorisées, et il a derrière lui la puissance d’une chaîne privée, Nessma, dont il est le fondateur. Malgré trois recours rejetés par la justice, être en prison ne l’empêche pas de devenir président sauf si entre les deux tours d’une condamnation le privant de ses droits civiques, auquel cas il faudra organiser un autre second tour avec le candidat arrivé en 3e position », Abdelfattah Mourou.
Néanmoins Abdelfattah Mourou, candidat du parti Ennahdha, de mouvance islamiste, n’entend pas annoncer sa défaite. » Nos propres résultats diffèrent, mais nous allons attendre d’en être sûrs « , a-t-il déclaré dimanche soir. Malgré tout, des sondages pour le 2e tour ont d’ores et déjà fuité, testant le duel Saïed – Karoui ! Attendons de voir ce que donnera ce deuxième tour !
Paola