Les Algériens ont manifesté à nouveau massivement dans les rues du centre de la capitale, quadrillé par la police pour un 26 ème vendredi de manifestations, consécutif au mouvement de protestation qui a commencé le 22 février 2019 et qui termine son 6 ème mois sans qu’aucunes avancées vers une solution à la crise ne soit prise ! Le mouvement social ne faiblit pas et malgré la chaleur importante, l’ampleur de la manifestation a été difficile à estimer surtout en l’absence de comptage officiel. La mobilisation est restée forte à Alger, où comme chaque vendredi, hommes, femmes et enfants de tous âges étaient au rendez-vous dès le début de l’après-midi et se sont dispersés sans incident après plusieurs heures de marche.
Des manifestations ont également eu lieu dans les principales villes du pays et les manifestants ont scandé : » C’est nous où le pouvoir » car ils continuent de réclamer le départ de tous ceux qui ont soutenu le Président Abdelaziz Boutéflika qui a finit par démissionner sous les contraintes de la rue car la population considère ce gouvernement comme une bande de mafieux et ensuite sous la pression de l’armée !! Des dizaines de véhicules de police étaient garées des deux côtés le long de l’avenue sur une partie du parcours emprunté par la manifestation.
Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée devenu le véritable homme fort du pays depuis la démission de Abdelaziz Bouteflika, mais il est resté une des principales cibles des protestataires. Le mouvement continue de refuser la présidentielle que le pouvoir souhaite pour élire le successeur de Abdelaziz Bouteflika. Une élection convoquée le 4 juillet a dû être annulée, aucun candidat sérieux ne s’étant présenté, car la population ne veut pas d’élections organisées par ce gouvernement car ils sont pratiquement certains que la fraude sera au rendez-vous !
Les avancées proposées par le pouvoir à la classe politique et à la société civile pour définir les modalités de cette élection, censé en garantir l’équité, est également rejeté par les manifestants, car l’instance de dialogue pour parler avec les divers acteurs, peine à asseoir sa légitimité à leurs yeux.
Nommé à la tête de cette instance, Karim Younès, ex-président de la Chambre basse et ancien ministre de Abdelaziz Bouteflika, a été une fois encore conspué vendredi par les manifestants. D’après l’économiste Smail Lalmas qui a démissionné de cette instance après le refus du pouvoir de prendre des mesures, il considère que le dit-pouvoir reste avec des pratiques anciennes qui conduisent forcément dans l’impasse, quand aux partis politiques et des organisations de la société civile, ils ne peuvent qu’attendre, faute d’avoir obtenu une autorisation préalable pour une réunion comme le souligne la loi.
Dans un communiqué les organisateurs dénoncent la fermeture du débat public, des médias et du dialogue dans la société car au moment où le pouvoir fait la promotion de son offre de dialogue, la réalité est toute différente.
Paola