Je ne pouvais pas passer cette journée sans parler de lui, de cet auteur-compositeur et interprète, de ses chansons qui sont principalement axées sur la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Il fut l’inlassable défenseur de la culture africaine, notamment avec sa chanson la plus célèbre, Asimbonanga, qui rend hommage à Nelson Mandela qui est incarcéré depuis plus de vingt ans !
Jonathan Clegg, dit Johnny Clegg, alias le » zoulou blanc « , est né le 7 juin 1953 à Bacup près de Manchester au Royaume Uni. Il aura vendu au cours de quarante-deux ans de carrière plus de 5 millions d’albums.
Il disait : » N’abandonnez pas la lutte ! La plus grande révolution dans laquelle s’engager : l’amour » !
UN PEU DE SON HISTOIRE :
Johnny Clegg est issu d’une famille de paysans juifs lituaniens et polonais immigrés au Zimbabwe. Sa mère, Muriel Braudo, suivait des cours à l’université de Johannesbourg en Afrique du Sud et s’est marié avec un non juif, un britanique du nom de Denis Clegg, contre l’avis de son père.
Le couple part ensuite en Angleterre et y élève le petit Jonathan.
Alors qu’il a six ans, ses parents divorcent et il suit sa mère en Afrique du Sud, où celle-ci est chanteuse dans les night-clubs.
Elle l’envoie dans une pension anglaise réservée aux Blancs à la discipline très stricte, dont il garde un très mauvais souvenir.
Enfant blanc dans l’Afrique du Sud pendant l’apartheid, Jonathan grandit dans un environnement isolé de toute culture africaine. Malgré cela, il arrive à se lier d’amitié avec le fils du chauffeur de la famille, qui l’initie au ndébélé eu Transval, une langue qui tire ses origines du zoulou
Un an plus tard, sa mère épouse un journaliste sud-africain, Dan Pienaar, et la famille s’installe pour deux ans dans un appartement au centre de Johannesbourg. Ce beau-père a une forte influence dans l’éducation de Jonathan et lui fait partager sa passion pour l’Afrique.
Malgré la barrière du langage, il s’ensuit deux années durant lesquelles Clegg apprend les rudiments de la musique zoulou et le Ihhlangwini, accompagnant Mzila musicien de rue zoulou qui jouait près de chez lui, Mntonganazo Mzila dans tous les centres d’hébergements de travailleurs migrants, enfreignant l’interdiction des Noirs et des Blancs de franchir la limite des secteurs réservés. Cela permet à Clegg de se faire une réputation de bon musicien et de comprendre réellement le fossé qu’a creusé l’apartheid.
À la même époque, Sipho Mchunu quitte sa zoulou natale pour exercer le métier de jardinier à Durban. S’étant taillé une réputation de bon guitariste, et attiré par l’espoir d’un plus haut salaire, il décide de monter vers la grande ville, où il entend parler pour la première fois d’un garçon blanc au talent de musicien zoulou.
– En 1976, Johnny Clegg et Sipho Mchunu décrochent leur premier vrai contrat, sous le nom Johnny et Sipho, il s’ensuit la sortie de leur premier album Woza Friday(Come Friday). C’est là que commence le concept de Johnny Clegg de réunir des paroles anglaises et des mélodies occidentales à la musique zoulou.
– En 1979, le duo change de nom pour devenir Juluka dont le premier album, malgré l’acclamation des critiques, est censuré en Afrique du Sud, toujours sous la coupe de l’apartheid.
– En 1985, l’aventure Juluka se termine avec le départ de Sipho, retourné apporter de l’aide à sa communauté. Johnny forme ainsi son second groupe Savuka. Clegg et Sipho Mchunu resteront en contact et décideront par la suite de refaire une tournée et un nouvel album ensemble.
Le premier album de Savuka, Third World Child » Enfant du Tiers-Monde « , titre qui annonce son engagement est un très gros succès, avec plus de deux millions d’exemplaires vendus dans le monde et les titres-phares comme Asimbonanga, chanson dédiée à Nelson Mandela, encore prisonnier sur l’île de Robben Island au large du Cap et Scatte rlings of Africa qui a été reprise pour le film Rain Man, ce qui atteste de son succès international dès cette époque.
En 1988, il est le plus gros vendeur de 45 tours en France.
En 1993, en l’honneur de Dudu Zulu, danseur et ami de Johnny Clegg assassiné en 1992, le chanteur lui consacre un titre, The Crossing (Osiyeza).
En 1994, il y part pour faire la promotion de son album de compilation des meilleurs titres In My African Dream.
En 1997, Johnny et Sipho se rencontrent à nouveau pour travailler un nouvel album de Juluka, après une parenthèse de dix ans. Cette collaboration produira l’album Ya Vuka Inkunzi (The Bull has Risen, Crocodile Love).
En 2006, l’album One Life a été produit par Tchad Blake. Il y figure notamment une chanson sur les enfants soldats (Boy Soldier).
En décembre 2009, la chanson The Crossing (Osiyeza) fait partie de la bande originale du film Invictus, réalisé par Clint Eastwood et qui retrace le parcours de l’ équipe d’Afrique du Sud de rugbu à XV, championne du monde en 1995.
En 2010, Johnny Clegg sort Spirit is the Journey, sous-titré » Celebrating 30 years of Johnny Clegg « , une compilation qui présente une sélection de 17 titres de la période Savuka et 17 titres extraits de la période Juluka, ainsi que quelques titres d’albums solos moins connus (New World Survivor, One Life), soit un large échantillon de sa production durant sa carrière.
En 2012, il donne un concert unique en Europe à Latillé en France.
En 2014, il entame une nouvelle tournée de concerts, Human Tour, avec notamment un autre passage en France
En 2015, après avoir découvert sa maladie, il démarre le Final Journey World Tour, une tournée qui doit l’amener à se présenter dans de nombreux pays du monde et qui devrait conclure sa carrière internationale. » Le voyage que j’ai commencé quand j’avais 14 ans touche aujourd’hui à sa fin « .
En avril 2017, Johnny Clegg annonce qu’il souffre d’un cancer du pancréas détecté en 2015, il savait que ses jours étaient comptés.
Il meurt le 16 juillet 2019 à l’âge de 66 ans à Johannesbourg des suites de ce cancer.
Maintenant il chante et danse avec les anges, cet artiste engagé au grand cœur restera gravé à jamais dans nos âmes et sa musique est là pour nous rappeler qu’il a été parmi nous pour nous montrer le chemin de la paix !
RIP à lui, condoléances à sa femme et ses enfants ainsi qu’à toute sa famille.
Paola