Malgré des critiques et des semaines de désaccord avec la majorité et seulement trois mois après les législatives, le premier Ministre Aristide Gomes est reconduit depuis samedi 22 juin dans ses fonctions de premier Ministre par le président bissau-guinéen José Mario Vaz.
Il faut se rappeler que le président Vaz avait déjà refusé de nommer à la tête du gouvernement le chef de la majorité parlementaire, son ex-Premier ministre et chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simoes Pereira.
Le désaccord entre les deux hommes, issus du même parti, avait éclaté en août 2015 avec le limogeage par le président Vaz de Monsieur Pereira, qui était alors son Premier ministre. M. Vaz a ensuite été exclu du PAIGC, formation qui a mené la lutte de libération du pays.
» Monsieur Aristide Gomes est nommé Premier ministre », a donc indiqué samedi un décret du président Vaz.
Monsieur Aristide Gomes a été investi dans la foulée au palais présidentiel, en présence du chef de l’État, de chefs de l’armée et de diplomates.
Pour le Premier Ministre, ce qui compte ce sont les actions concrètes pour sortir de la crise politique et sociale et surtout d’organiser les élections d’une présidentielle qui doivent avoir lieu le 24 novembre prochain.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice dans la crise, avait réclamé jeudi la nomination d’un nouveau Premier ministre d’ici au dimanche 23 juin, menaçant de sanctions la classe politique si elle ne trouvait pas rapidement une solution.
La date du 23 juin correspond à la fin du mandat de cinq ans du président Vaz. Passé ce délai, le président sera privé de certaines prérogatives, dont celles de nommer un Premier ministre ou de dissoudre le Parlement et le pays sera en affaires courantes jusqu’à la présidentielle du 24 novembre
Malgré le bon déroulement des législatives du 10 mars, ce petit pays d’Afrique de l’Ouest peine à sortir de la crise qui avait éclaté en août 2015 avec le limogeage de Monsieur Pereira par Monsieur Vaz Si le problème de la nomination d’un chef de gouvernement a été réglé, le blocage pourtant persiste au niveau du Parlement. Le chef du parti d’opposition Madem, formé de députés frondeurs du PAIGC, Braima Camara, a fait un geste d’ouverture vendredi en renonçant au poste de deuxième vice-président de l’Assemblée, pourtant dévolu à sa formation, mais que le PAIGC ne voulait pas le voir occuper pour des questions de rivalités politiques.
Le Madem proposera un autre nom. Le PAIGC et ses alliés contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102 contre 48 pour le Madem et le Parti pour la rénovation sociale (PRS).
La crise politique en Guinée-Bissau avait d’autant plus inquiété la communauté internationale que les élections de 2014, qui ont marqué l’arrivée au pouvoir de M. Vaz, s’étaient traduites par un retour progressif à l’ordre dans ce pays secoué par des tentatives de putsch à répétition. Sur le plan social, les fonctionnaires, dont les enseignants, sont en grève depuis deux mois pour réclamer le paiement de salaires et de meilleures conditions de travail. Espérons qu’après tout cela ce petit pays retrouvera une sérénité et la paix pour toute la population. Paola