Il sont encore des milliers d’étudiants et d’enseignants à défiler. En effet, hier 7 mai ils étaient encore des milliers d’algériens à être dans les rues pour le onzième mardi consécutif. Ce sont les premières manifestations depuis le début du ramadan lundi, ce qui fait planer les craintes d’un essoufflement du mouvement de contestation.
Mais depuis le début de la contestation qui a débuté le 22 février dernier, comme chaque mardi, hier ils étaient plusieurs milliers d’étudiants à manifester, aux abords de la Grande Poste, bâtiment emblématique du centre-ville, devenu le point de ralliement des manifestations dans la capitale.
Selon les médias algériens et autres réseaux sociaux, d’autres étudiants ont également manifesté dans de nombreuses autres villes de l’Algérie. Bien décidé à poursuivre les marches et manifestations, pendant et après le Ramadan, des étudiants et enseignants expliquent qu‘ils veulent continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
Des pancartes fusent de partout avec des inscriptions telles :
» C’est vrai qu’il fait chaud et que nous jeûnons, mais nous voulons prévenir le régime que la mobilisation continue et qu’il n’y aura pas de jeûne du mouvement «
Ou encore : » Si vous croyez que nous sommes fatigués, vous vous trompez ! «
» Dégagez tous, il n’y aura pas d’élection le 4 juillet, ont scandé les étudiants « .
Le président Abdelaziz Bouteflika avait été contraint le 2 avril à la démission sous les pressions conjuguées d’un mouvement inédit de contestation de la population et de l’armée. Mais ce que veulent maintenant les contestataires, c’est le départ de l’ensemble du système qui est installé au pouvoir et la population refuse que celui-ci gère la transition post-Bouteflika.
Ils rejettent également la présidentielle prévue le 04 juillet par le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah, qui rappelons le est un ancien fidèle de Abdelaziz Bouteflika, appuyé par le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, pilier du régime Bouteflika qui devient désormais de facto l’homme fort du pays.
Cette manifestation se déroule également quelques jours après l’arrestation et l’incarcération de Saïd Bouteflika, frère influent et conseiller de Boutiflika, parfois décrit comme un président-bis, et deux très puissants anciens chefs des services de renseignements, les généraux Mohamed Medienne, dit « Toufik » et Athmane Tartag, alias « Bachir ».
Sous les photos des trois personnes arrêtées côtoyaient celle du général Gaïd Salah, pourtant largement considéré comme étant à l’origine de leur arrestation, il était écrit sur une grande banderole « Mafia 4 « .
En espérant que tout ce monde là ne s’accrochera pas au pouvoir comme dans d’autres pays africains et que des victimes innocentes ne seront pas à déplorer. Dotons que Dieu dans ce mois de Ramadan, verra l‘esprit des hommes s’éclaircir ! Paola
