L’ex-président Thomas Boni Yayi et l’Union sociale libérale (USL) de Sébastien Ajavon, l’opposition a lancé à Cotonou sa protestation contre son exclusion des élections législatives prévues le 28 avril prochain.
A Parakou demain 15 mars, c’est peut-être un bras de fer qui se fera dans la rue avec une double manifestation prévue par le pouvoir et par l’opposition.
Pourtant, des négociations avancent. L’on attend du conclave entamé vendredi de la semaine dernière entre Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale, et les présidents des groupes parlementaires, une fumée blanche pourrait apaiser le climat délétère d’avant-campagne. La rencontre devait apporter, hier mercredi 13 mars, des propositions concrètes visant à remettre les partis exclus en lice pour l’élection des 82 députés siégeant à Porto-Novo, la capitale administrative du pays.
Parmi les pistes étudiées, le gel des réformes du nouveau code électoral qui impose désormais aux partis de présenter un quitus fiscal et un certificat de conformité pour pouvoir aller aux élections. Il est question aussi d’une modification de la loi électorale pour permettre de faire revenir les partis recalés par la Commission électorale nationale autonome (CENA). La semaine dernière, la CENA avait validé le dossier de deux partis sur les sept appartenant à la mouvance présidentielle. Recalée, l’opposition parle d’une mise sur la touche pilotée par le pouvoir de Patrice Talon. Sévérin Quenum, ministre de la Justice, qui affirme que la transparence des élections est la seule donnée importante.
Toutes ces déclarations ont laissé la place à l’ouverture de négociations entre pouvoir et opposition à l’initiative d’un Patrice Talon soucieux de ne pas être pris pour un dictateur. Tous les regards se tournent vers ce conclave des différentes forces politiques présentes au parlement. Il a également fait savoir lors d’une rencontre avec la classe politique boycottée par les principaux partis de l’opposition que sont souhait était que les partis puissent examiner les moyens d’avoir une participation plus large de formations politiques.
Certains opposants du chef de l’Etat béninois commençaient déjà à pointer une dérive dictatoriale dans son exercice du pouvoir. C’est sans doute pour conjurer cette image que celui-ci a passé la main au parlement afin de trouver une issue à la crise entre pouvoir et opposition. Une élection sans opposition, cela n’était plus arrivé depuis 1990. Une répétition de ce fait ferait prendre un sérieux coup à la démocratie béninoise. C’est donc une affaire à suivre. Paola