Figé dans le top 5 des Etats les plus pauvres du monde, Andry Rajoelina promet de » rattraper le retard en développement de Madagascar en 5 ans » ! A deux pas du second tour des présidentielles, Malagasy veut se pencher sur la malnutrition qui selon l’Organisation des Nations unies représente 58% pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le développement de l’agri-business représente donc le premier pilier de la stratégie économique du candidat. Pour renflouer les caisses de l’Etat, Andry Rajoelina compte également sur l’exploitation des ressources naturelles ainsi que sur le tourisme. Il entend notamment réformer le cadre réglementaire de l’économie bleue, qui représente 7% du PIB, qui fait vivre plus de 1,7 million de personnes. Il souhaite garantir la souveraineté de Madagascar, sécurisé les eaux territoriales et professionnaliser la pêche. Un sujet qui créé la polémique depuis la signature de l’accord entre le consortium Taihe et l’association privée malgache (AMDP) en septembre dernier à Pékin, qui renvoie dos à dos les exploitations familiales locales et la pêche industrielle des chalutiers chinois.
Andry Rajoelina veut renforcer les facteurs de production en réduisant le coût de l’énergie, le tarif actuel étant de 0,25 euros le KW, contre 0,04 euros en Afrique du sud à titre, et promet de passer d’une production nationale de 400 MW à 800 MW en un seul mandat.Enfin, il compte améliorer le climat des affaires à travers la diminution du coût du crédit via la création d’une banque d’investissement, ainsi que l’amélioration de l’accès au foncier. Il pourrait aussi renforcer des mesures pour assurer la stabilité de l’ariary, pour parachever les grandes lignes de son programme. Il ambitionne de sortir le pays d’une crise structurelle qui maintient plus de 75% de la population dans la pauvreté qui vit avec moins de 2 euros par jour. Selon les Nations unies, 43% des décès frappant les enfants malgaches âgés de 0 à 5 ans, sont provoqués par la malnutrition. Il souhaite que toute la population puisse se nourrir décemment et à cet effet il prévoit de mettre en place des centrales d’achat de produits alimentaires à très bas prix !
Par ailleurs, il projette d’augmenter la surface des terres rizicoles afin de pouvoir atteindre un rendement à l’hectare de 5 tonnes. L’objectif est de produire 500.000 tonnes de riz par an, pour une population estimée à 25 millions d’habitants. Une stratégie agricole soutenue par la création d’un pôle d’agri-business et par le renforcement des filières à forte valeur ajoutée comme la vanille ou le cacao. Pour encourager les vocations d’une part, et répondre au défi de l’autosuffisance alimentaire d’autre part, il prévoit de créer un titre vert pour l’entreprenariat agricole, et de céder 10 ha de terre aux jeunes Malgaches ayant reçu une formation en matière d’exploitation des terres. Au niveau sanitaire, le chef de file du Mapar propose la création de cliniques mobiles sous forme de camions médicalisés. Rappelons que le pays est toujours en proie à des épidémies récurrentes comme la peste, qui a encore fait plus de 200 morts en 2017 et la peste est provoquée par les rats tout le monde le sait !
Inspiré par le président du Sénégal, Macky Sall, il ambitionne de créer des villes nouvelles, à l’image de Diamniadio, située non loin de Dakar, avec des logements sociaux, des établissements d’enseignement et de formation, des lieux culturels et sportifs et un quartier administratif. Les infrastructures touristiques font également parties du programme du candidat qui souhaiterait faire de Nosy Be » la destination haut-de-gamme de l’île « . Les investissements hôteliers seraient facilités pour soutenir la construction de Resorts répondant aux standards du luxe international (Marina Yachts, safaris). Misant sur l’attractivité d’un pays doté de plages de sable blanc très peu fréquentées, ainsi que la faune et la flore, il projette de faire passer le nombre de touristes de 500.000 à 800.000 en 5 ans. Néanmoins ce secteur reste conditionné à la sécurité, devenue un véritable cheval de bataille pour le candidat, qui est prêt à recourir aux technologies les plus avancées, notamment aux drones, pour protéger les populations.
Il promet par ailleurs, de construire 3 unités de cimenteries et de faire 500 km de routes supplémentaires chaque année, cela en vue de faciliter la circulation des marchandises, diminuer le coût des transports et favoriser la création d’emplois. Les besoins en infrastructures routières sont tels que les recours aux partenariats publics-privés (PPP) semblent indissociables de cette stratégie. Quant au dossier de l’emploi, il se dit prêt à s’attaquer à l’épineux dossier du travail informel, qui touche près de 9 travailleurs malgaches sur 10.
En ce qui concerne la corruption, l’Etat perdrait au bas mot, près de 100 milliards d’ariary en détournements de fonds publics par an, s’indigne le candidat et déclare qu’il aura une politique de tolérance zéro a-t-il martelé au cours de ses meetings de campagne, rappelant s’être engagé à restaurer l’Etat de droit, tout en réformant le secteur de la justice et renforçant les organes de contrôle interne.
Ce sont des précautions nécessaires, pour rassurer les bailleurs internationaux le cas échéant, lesquels avaient fait défection en 2009, dont le soutien reste indispensable aux réformes structurelles requises, et qui reste soumis à des règles de bonne gouvernance nationale. Il a déclaré vouloir travailler avec des bailleurs de fonds internationaux classiques : Banque Mondiale, FMI, Union Européenne mais aussi avec des investisseurs et des entreprises privés.
Sortir Madagascar de la pauvreté est une promesse faîte par les 2 candidats
( Ravalomanana et Rajoelina), qui dépendra donc aussi des conditions dans lesquelles, le prochain président accédera au pouvoir. La période qui s’annonce, depuis hier 19 décembre, date du second tour des présidentielles, jusqu’à la proclamation des résultats, prévue fin décembre-début janvier, représente un moment important pour Madagascar, qui est coutumière des soubresauts électoraux… Paola