Bonjour chers(es) lectrices & lecteurs du site, vu l’heure qu’il est je vais commencer par un des événements en France qui secoue la région Nantaise ! En effet la police a tiré sur Aboubakar F., 22 ans, après que le jeune homme a refusé d’obtempérer à un contrôle mardi dans la soirée dans le quartier du Breil à Nantes. L’annonce de son décès a provoqué des scènes de violences urbaines durant une partie de la nuit dans trois quartiers sensibles de la ville, plusieurs véhicules et quelques bâtiments étant incendiés.
Les faits se sont déroulés vers 20 h 30. Une patrouille de CRS procède alors au contrôle d’un véhicule, dont le conducteur ne porte ni ceinture ni papiers d’identité, explique, mercredi 4 juillet, une source du Ministère de l’intérieur. Les policiers s’aperçoivent alors que le véhicule est mis sous surveillance par la police judiciaire de Nantes dans le cadre d’un trafic de stupéfiants : D’après la police, le jeune homme aurait tenté de prendre la fuite en partant en marche arrière avec son véhicule, blessant légèrement un des CRS. Un de ses collègues aurait alors ouvert le feu.
Selon un témoin de la scène et un témoignage filmé, des questions sont soulevées sur la proportionnalité de la riposte du collègue ! Toujours d’après le témoin le conducteur du véhicule a essayé de faire une marche arrière et la voiture se serait explosée contre un mur et il ne pouvait plus faire autre chose, il était déjà immobile et au témoin de préciser « Le policier est arrivé, il lui a tiré dessus à bout portant, il lui a mis une balle sur le cou, directement. » Cet habitant dit avoir lui-même tenté de réanimer la victime. « Il n’y avait aucun CRS de blessé », assure-t-il, interrompu par un autre habitant qui lance : « C’est des Robocop ! »
Touché à la carotide, le jeune homme serait mort à son arrivée à l’hôpital vers 23 h 30, précise une source policière. Une enquête a été ouverte par la police des polices, visant à éclaircir « les faits » et à déterminer les « circonstances » dans lesquelles le policier a fait usage de son arme a été confiée au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Nantes et à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a précisé le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.
La victime, Aboubakar F., était originaire de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise). Déjà connu des services de police, notamment pour des faits de vols, le jeune homme faisait l’objet d’une fiche de recherche en date du 15 juin 2017 pour l’exécution d’un mandat d’arrêt dans le cadre d’une procédure pour vol en bande organisée et recel, avec instruction de procéder à l’interpellation de l’intéressé pas de lui tirer dessus ! Selon des habitants du Breil, il se serait installé depuis quelque temps dans le quartier, où il aurait de la famille.
Ce drame s’inscrit dans un contexte tendu depuis plusieurs semaines dans le quartier du Breil. En mai, déjà plusieurs coups de feu ont été tirés dans la cité, et le soir du 28 juin, des tirs ont visé la façade d’un immeuble, blessant légèrement une adolescente qui se trouvait à sa fenêtre, touchée à la main par des éclats de verre. A la suite de cet incident, le quartier avait été placé sous surveillance policière renforcée, et des CRS avaient été dépêchés sur place depuis une semaine. Sitôt la nouvelle de la mort du jeune homme annoncée, des violences urbaines se sont déclarées dans trois quartiers, ceux de Breil, Malakoff et Dervallières dans lesquels une centaine d’individus se livraient à des dégradations sur huit bâtiments qui ont été incendiés dont un centre commercial, ainsi que des véhicules. Quand aux forces de l’ordre elles ont essuyé des jets de projectiles et de cocktails Molotov.
Selon un autre habitant du quartier, des mères mamans sont descendues dans la rue pour tenter de ramener le calme, en vain ! Les jeunes cagoulés, ne veulent pas en démordre. Près de deux cents membres des forces de l’ordre ont été mobilisés, dont 56 CRS et 55 gendarmes mobiles, avec des renforts venus de Rennes, Saint-Nazaire, Angers. La ministre de la justice, Nicole Belloubet, a appelé « au calme », mercredi matin sur RTL, rappelant qu’une enquête était en cours « pour que toute la lumière soit faite dans la plus totale transparence » sur la mort du jeune homme. Le ministère de l’intérieur a dit mercredi dénoncer les violences et enjoint également à la « responsabilité » et au « calme ». Un calme qui semblait, du moins temporairement, revenu dans ces trois quartiers aux alentours de 3 heures du matin.
Johanna Rolland, maire (Parti socialiste) de Nantes, est arrivée peu avant 2 h 30 aux Dervallières, dont la mairie annexe et la maison de la justice et du droit, situées dans le même bâtiment, ont été touchées par des départs de feu. « Mes premières pensées vont à ce jeune homme mort, à sa famille, à tous les habitants de ce quartier, de nos quartiers, a-t-elle déclaré. La police et la justice dans son indépendance devront faire la clarté et la plus totale des transparences sur ce qui s’est passé ce soir. » « Mais l’urgence ce soir, c’est l’appel au calme dans nos quartiers », a-t-elle martelé.
Sur Twitter, François de Rugy, président de l’Assemblée nationale et député de la première circonscription de Loire-Atlantique, a été l’un des premiers responsables politiques à réagir mardi soir : « L’enquête indépendante de la justice devra établir les faits quant à la mort d’un jeune conducteur ayant refusé de se soumettre à un contrôle de police au Breil, à Nantes. Rien ne justifie de faire subir maintenant aux habitants, policiers et pompiers des incendies et violences. » Mercredi matin, il a posté un nouveau tweet, légèrement modifié, ajoutant : « On ne peut que regretter la mort d’un jeune homme. » Mais personnellement je pense que si les policiers en France étaient comme ceux des USA, équipés de caméras afin de filmer des arrestations, des jeunes en cavale se feraient pas tuer connement ! Je vois pas pourquoi la Ministre de la justice n’envisage pas cette option !! C’est une affaire à suivre d’autant plus que d’autres violences urbaines ont été perpétrées cette nuit !
Selon les chiffres publiés le 26 juin par l’IGPN, le recours aux armes à feu chez les policiers a bondi de 54 % entre 2016 et 2017. A cette occasion, la « police des polices » a rendu public, pour la première fois, le nombre de personnes tuées ou blessées par les policiers. Entre juillet 2017 et mai 2018, elle recense 14 morts et une centaine de blessés. Des chiffres révélateurs d’un climat tendu sur le terrain. Au total, 394 coups de feu ont été tirés par les policiers en 2017, notamment lors de refus d’obtempérer de véhicules en mouvement. Tous ces coups de feu ont été considérés comme de la légitime défense. Du côté de la gendarmerie, la progression de l’usage des armes aurait été de 15 % entre 2016 et 2017. Nous suivrons cette affaire de plus près Jusqu’à la conclusion de l’enquête ! En attendant, très bonne journée à toutes & tous, je vous retrouve plus tard. Paola