C’est grâce à Victor Schoelcher que le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publie les décrets d’abolition immédiate de l’esclavage dans les colonies françaises. Victor Schoelcher y pensait fortement dix longues années auparavant, mais l’application du dit-décret n’a été effectif qu’un an plus tard !
En 1642 le roi Louis XIII autorise la traite des Noirs et en 1672, une ordonnance royale encourage la traite privée en accordant aux négriers une prime de treize livres par « tête de nègre » importé des colonies. Puis en Mars 1685 : Louis XIV édicte le Code noir, qui réglemente la vie des esclaves dans les colonies françaises. L’Article 44, notamment, dénie tout droit juridique et officialise le statut des esclaves comme des « biens meubles », que l’on peut posséder, vendre ou échanger. D’autres articles légitiment le châtiment corporel et la peine de mort.
A partir de 1766 : Dans un article intitulé « Traite des nègres » paru dans « l’Encyclopédie, dictionnaire raisonné des arts des sciences et des métiers », Louis Jaucourt écrit : « Cet achat de nègre pour les réduire en esclavage est un négoce qui viole la morale la religion, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. », alors les consciences se réveillent un peu et en 1780 : Des organisations anti-esclavagistes voient le jour, avec pour but de propager leurs idées humanistes. Le 26 août 1789 : Dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le cas des colonies n’étant pas mentionné, elle ne s’y applique pas.
En 1791 : Des révoltes éclatent à Saint-Domingue, colonie française des Antilles. Composé à 90% d’esclaves, ce territoire est surnommé le « moulin à broyer les nègres ». Esclaves noirs et affranchis dont la vie est régie par le Code Noir revendiquent la liberté et l’égalité des droits avec les citoyens blancs et c’est le 28 septembre 1792 que La Constituante abolit l’esclavage en France (mais toujours pas dans les colonies). Et c’est le 4 février 1794 que Le décret d’émancipation et d’abolition de l’esclavage adopté par Robespierre et les membres de la Convention est enfin étendu aux colonies françaises.
Mais le 20 mai 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage par décret. Dans le même temps, il mène une répression intense dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en Guyane. Toussaint Louverture, figure de la révolution des esclaves à Haïti, est arrêté. ! Le 1er janvier 1804 : Haïti devient la première République noire du monde. L’indépendance est proclamée sous la direction de Jean-Jacques Dessalines. Les anciens esclaves ont vaincu l’armée napoléonienne. C’est en 1807 que la suppression de la traite négrière est votée en Angleterre et en 1814 la France s’engage, par le Traité de Paris, à unir ses efforts à ceux de la Grande-Bretagne pour abolir la traite. En théorie seulement, car des navires négriers continuent d’affluer malheureusement jusqu’en 1830 et en 1832, la France accorde aux mulâtres et Noirs libres l’égalité civile et politique. En 1834, création de la « Société française pour l’abolition de l’esclavage » à Paris et le 27 avril 1848 : Promulgation du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies et possessions françaises sous l’impulsion de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d’État aux colonies Le 22 mai 1848 : Proclamation du décret d’émancipation en Martinique (74 000 esclaves émancipés), le 27 mai 1848 : Proclamation du décret en Guadeloupe (87 000 esclaves émancipés). Le 10 août 1848 : Proclamation du décret en Guyane (environ 13 000 esclaves émancipés), le 20 décembre 1848 : Proclamation du décret à la Réunion (62 000 esclaves émancipés) et le 30 avril 1849 : Vote de la loi qui fixe le montant des indemnisations aux colons. On verse aux anciens propriétaires d’esclaves par l’État français plus de 126 millions de francs, soit l’équivalent de 4 milliards d’euros aujourd’hui. Le 23 mai 1998 : Commémoration pour les 150 ans de l’abolition. Une marche silencieuse réunit 40 000 personnes dans les rues de Paris réclamant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Le 10 mai 2001 : La loi n°2001-434 du Parlement français, dite loi Taubira « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » est votée par le Parlement, avant d’être promulguée le 21 mai suivant. En 2006, Jacques Chirac fera du 10 mai la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. 15 mai 2013 : Une redéfinition de l’esclavage est inscrite dans le code du travail : « Le fait d’exercer sur une personne les attributs du droit de propriété ou de la maintenir dans un état de sujétion continuelle en la contraignant à une prestation de travail, ou sexuelle, ou la mendicité, ou toute prestation non rémunérée ». Pourtant dans les faits, ce que l’on appelle « l’esclavage moderne » continue de sévir, et ce au sein même de nos sociétés démocratiques.
Se basant sur l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme – « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdites sous toutes leurs formes » Cela passe par l’exploitation des travailleurs pauvres, à la prostitution forcée en passant par le trafic d’enfants. Moins visible, moins formel, mais pas plus acceptable, on estime à 45 millions le nombre de ces victimes chaque jour à travers le monde. A Nantes on peut voir un mémorial ! Pour la Ville de Nantes, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage, témoignage d’