L’homme d’affaires français Alexandre Djouhri, figure clef de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de l’ex-président Nicolas Sarkozy en 2007, a été maintenu en détention provisoire vendredi par la justice britannique. Les avocats d’Alexandre Djouhri avaient réclamé sa libération pour raisons médicales avant une audience d’extradition prévue en juillet.
« Je ne dit pas non, mais pas tout de suite », a déclaré la juge Emma Arbuthnot en clôturant plus d’une heure de débat au cours duquel Aaron Watkins, l’avocat d’Alexandre Djouhri, a mis en avant la « sévère insuffisance cardiaque » de son client. « J’ai besoin de davantage d’informations » sur le diagnostic et le traitement que doit recevoir Alexandre Djouhri, absent à l’audience, a expliqué la juge.
Arrêté en janvier à l’aéroport d’Heathrow en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice française, Alexandre Djouhri avait été libéré une première fois après le paiement d’une caution d’un million de livres (1,13 million d’euros). Fin février, il avait été une nouvelle fois placé en détention provisoire après qu’un second mandat d’arrêt européen avait été émis par la France.
Une nouvelle audience se tiendra le 28 mars devant le tribunal londonien Westminster Magistrates’ Court. La demande d’extradition vers la France sera elle examinée à partir du 9 juillet. Résident suisse, l’homme d’affaires de 59 ans fait figure de personnage-clé de l’enquête ouverte à Paris depuis 2013 pour vérifier les accusations lancées deux ans plus tôt par l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi et son fils Seif el-Islam, selon lesquelles l’ancien président français Nicolas Sarkozy avait bénéficié de leurs fonds pour financer sa campagne électorale de 2007. Nicolas Sarkozy a toujours rejeté ces accusations. (Source Ouest France)