Deux jours après l’attaque d’une école de filles par des combattants de Boko Haram, 76 écolières, sur les 111 lycéennes portées disparues, ont été retrouvées par l’armée nigérienne. Cette nouvelle attaque a ravivé la menace d’un kidnapping de masse au Nigeria, comme celui des lycéennes de Chibok, en 2014. L’armée nigériane a retrouvé mercredi 76 écolières et les corps de deux autres jeunes filles qui avaient disparu, lundi, après un raid mené par des combattants de Boko Haram dans un village situé dans l’État de Yobe, dans le nord-est du Nigeria.Mardi, au lendemain de l’attaque, 111 écolières avaient été portées disparues. Il s’agit du plus important rapt de ce genre depuis l’enlèvement en 2014 de 270 élèves d’une école de Chibok.
« Une expérience traumatisante »
Les insurgés du groupe jihadiste nigérian, lourdement armés, ont mené, lundi, un assaut sur le village de Dapchi tirant en l’air et faisant exploser des grenades, selon les témoignages des habitants recueillis par l’AFP. La plupart des élèves et les professeurs de la Girls Science Secondary School, un internat, se sont enfuis en brousse, craignant d’être enlevés par les combattants. Jointe au téléphone par l’AFP, l’une des jeunes filles ayant réussi à s’échapper, Aisha Yusuf Abdullahi, a décrit « une expérience traumatisante ». « Nous étions dans la mosquée sur le point de commencer les prières du soir quand nous avons entendu des coups de feu », a expliqué l’adolescente de 16 ans. « Dans la panique, certaines ont escaladé la clôture et sauté dans des véhicules stationnés à l’extérieur, sans savoir à qui ils appartenaient ».
Aisha a dit être parmi les « chanceuses » qui sont « rentrées en courant » dans l’école jusqu’au bureau de la directrice, où elles sont restées cachées en attendant que les insurgés repartent. « Nous sommes sans nouvelles de celles qui sont entrées dans les véhicules », a-t-elle ajouté. « Nous avons le sentiment qu’elles ont été emmenées par les hommes armés ». L’internat, qui accueille des filles âgées de 11 ans et plus, a été fermé pour une semaine, mais les familles des élèves manquant à l’appel se sont rassemblées dans la matinée devant ses portes pour réclamer des explications, craignant le « pire ». Le président Muhammadu Buhari a dépêché, mercredi, dans le nord-est du pays ses ministres de la Défense et des Affaires étrangères afin qu’ils rendent compte de la situation, a-t-on appris auprès de Lai Mohammed, leur collègue à l’Information. Reuters n’a pas été en mesure de déterminer le sort des autres jeunes filles portées disparues. (Source Ouest France)