De tous temps la France a accueilli des réfugiés, soit pour des raisons politiques, économiques ou structurelles et cela ne date pas d’hier ! En effet les premières migrations d’étrangers en France notamment celtiques au 3ème siècle avant Jésus Christ et germaniques du III– VIe siècle, il n’y eut pas de mouvement migratoire significatif entre les années 650 et 1850 en France, à l’exception de quelques peuplements bretons en Armorique du 4ème au 5ème siècle et anglo-scandinave en Normandie les 9ème et 10 ème siècle !
À partir de 1851, l’État intègre dans le recensement des données concernant la nationalité (avec de multiples approximations car cette notion est mal définie et surtout comprise de manière variable par la population) et le lieu de naissance, fournissant ainsi une base pour estimer le nombre et la proportion des étrangers en France. L’administration recense alors 380 000 étrangers, dont 63 000 Italiens. Les Italiens sont plus de 100 000 à la fin du Second Empire ; 163 000 en 1876 ; 240 000 en 1881 et 330 000 au tournant du siècle. Le droit du sol est rétabli en plusieurs étapes. La loi de 1851 assure la nationalité française à « l’enfant né en France d’un étranger lui-même né en France ».
Depuis les années 1880, une vague d’immigrants juifs fuyant les pogroms d’Europe de l’Est arrive en France. Ces immigrants parlent yiddish et sont pour la plupart ouvriers ou artisans. Ils s’établissent souvent dans le quartier du Marais à Paris (Pletzl), par exemple dans la rue Ferdinand-Duval, l’ancienne rue des Juifs rebaptisée en 1900 après l’affaire Dreyfus. Sous la Troisième République, la loi du 26 juin 1889 assure la nationalité française à « tous les étrangers nés en France et parvenus à leur majorité ». Le droit du sol restera un fondement du droit de l’immigration en France jusqu’aux dernières années du xxe siècle (loi du 22 juillet 1993). Dès le 19 ème siècle, l’immigration venant des colonies (donc en fait des sujets français) commence également. Vers 1895, les immigrés d’Afrique du Nord sont quelques centaines. En 1911, la population parisienne est représentée par 200 000 étrangers soit 7 % de sa population et tous les pays d’Europe y sont représentés
La deuxième vague caractérisée par le besoin de main d’œuvre pour reconstruire la France à la fin de la Première Guerre mondiale. Avec la Première Guerre mondiale se déclenche vraiment l’immigration maghrébine en France. Dès la Première Guerre mondiale, la France, à la démographie languissante, fait appel à la « main-d’œuvre étrangère » pour les besoins d’armement de l’armée française. Ainsi, le ministère de l’Armement recrute des Belges, Suisses, Italiens, mais aussi Kabyles, ou plus généralement des Nord-Africains (Colonie d’Afrique du Nord) au Creusot, siège des aciéries Schneider, etc. Mis à part les Schneider, le ministère de l’Armement recrute la main-d’œuvre venue des colonies : Nord-Africains, des Indochinois (Annamites et Tonkinois) et 35 000 Chinois pour d’autres travaux dangereux, par exemple dans la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE). Ainsi, en 1914, La France compte 420 000 Italiens, 287 000 Belges, 105 000 Espagnols, 102 000 Allemands et 72 000 Suisses. Lors de la Première Guerre mondiale, la France va donc mobiliser 600 000 « tirailleurs sénégalais » (un tiers des hommes âgés de 20 à 40 ans en Algérie) dans ses troupes coloniales venus des colonies pour combattre pour la France. Pendant la guerre, l’hébergement des troupes coloniales va se faire dans des camps. Ce n’est qu’à partir de 1917 qu’est établit la carte de séjour ! De 1918 à 1939 l’entre deux guerres, la France à besoin de main d’oeuvre !
Les pertes humaines et les impératifs de la reconstruction créent un besoin de main-d’œuvre : Polonais, Tchécoslovaques, avec des réfugiés politiques (Russes, Arméniens, Allemands, Italiens, Espagnols). L’État français délègue en grande partie la gestion des populations migrantes aux organisations patronales, en particulier à la Société générale d’immigration, constituée en 1924 par les organismes patronaux spécialisés et hébergés par le « Comité des Houillères » sous la houlette d’Henri de Peyerimhoff de Fontenelle
Dans les années 1920, ce sont les patrons des usines qui organisent, par exemple, les trains faisant venir les Polonais en France par milliers. Ces habitudes ont perduré jusqu’à ce que le gouvernement décide de la fermeture des frontières et de la politique du regroupement familial au début des années 1970. Dès les années 1920, une partie des travailleurs migrants s’organisent, avec la fondation d’une section spéciale de la CGTU, la Main d’œuvre étrangère (MOE), la future MOI. Nombre de ces immigrés vont participer, avec le Juif italien Modigliani, à la fondation artistique de l’École de Paris, terme forgé en 1920 par André Warnod afin de désigner l’ensemble des artistes étrangers arrivés au début du 20ème siècel dans la capitale à la recherche de conditions favorables à leur art. En 1931, on dénombre 2 890 000 étrangers en France, soit 5,9 % de la population totale. Près d’un million d’entre eux sont naturalisés entre 1921 et 1939 (principalement des Italiens, des Polonais, des Espagnols et des Belges), la naturalisation permettant notamment d’éviter d’être rapatrié dans les années 1930.
La troisième vague caractérisée par l’arrivée d’immigrants pour la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale. En 1938, 500 000 républicains espagnols fuyant la guerre civile espagnole sont accueillis dans des camps comme le Camp de Gurs, le Camp du Vernet ou le Camp d’Argelès-sur-Mer. En septembre 1939, le gouverneur général d’Indochine Georges Catroux est chargé de recruter de gré ou de force 20 000 ouvriers indochinois. Ils sont débarqués à la prison des Baumettes à Marseille et envoyés principalement en Camargue pour développer la riziculture. En 1940, 1 500 000 étrangers de nationalité belge trouvent refuge et protection en France.
Durant les Trente Glorieuses (1945 – 1975), et particulièrement dans les années 1960, les pouvoirs publics favorisent l’immigration afin de satisfaire aux besoins de main-d’œuvre de l’économie française. De nombreux juifs marocains, souvent en transit pour Israël, sont logés dans des centres de transit ou d’« accueil ». Leur liberté de mouvement est entravée, les contacts avec la population locale difficiles et les conditions de travail précaires. Après les accords d’Evian (18 mars 1962) et les massacres de l’été 1962, le décret du 8 août 1962 met en place un dispositif officiel d’accueil pour les harkis. Les familles sont logées dans les baraquements de camps militaires, qui ont parfois servi pour d’autres populations (Espagnols, Algériens suspects d’appartenir au FLN, Indochinois) : « camps de transit » du Larzac et de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), puis celui de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), de Sainte-Livrade près de Villeneuve-sur-Lot, de Saint-Maurice-l’Ardoise et Lascours, situés sur la commune de Saint-Laurent-des-Arbres (Gard), de La Rye (Vienne), de Bias (Lot-et-Garonne). En 1962, 1 000 000 personnes se réfugient en France. Entre 1962 et 1969, quelque 42 500 personnes ont transité par ces camps, censés éviter un déracinement brutal aux familles et les protéger contre d’éventuelles représailles du FLN. Alors qu’on arrête de nous emmerder en parlant des migrants, il y en a toujours eu, et il y en aura toujours, les français ont la mémoire courte… Entre les guerres à droite à gauche dont la France a été victime ou l’objet je trouve écoeurant que les gouvernements français se soient servis des étrangers (des immigrés) quand elle avait besoin d’eux et de les jeter quand elle en avait plus besoin !
Le prochain volet parlera de la migration française vers l’étranger…. Et là aussi très peu en parle et beaucoup oublie qu’ils ont dans les veines du sang étranger surtout s’ils ne veulent pas admettre que nous descendons tous du berceau de l’humanité ! Paola