C’était il y a soixante ans qu’éclatait officiellement la guerre d’Algérie. Restée dans les mémoires comme la « Toussaint rouge », le 1er novembre 1954 est gravé dans les mémoires comme le début de l’affrontement armé et organisé face à la puissance française. C’est bien dans la nuit du 31 octobre 1954 qu’a été diffusé l’appel du Front de Libération National (FLN) au peuple algérien. C’est encore lors de ces mêmes heures nocturnes que s’enclenche la journée d’action dite de la « Toussaint rouge » qui va annoncer les hostilités à travers tout le pays ! Et il faudra encore attendre huit longues années pour arracher au pouvoir français l’indépendance, c’est enfin ce 1er novembre qui restera dans les esprits au point que chaque algérien le célèbre encore tous les ans en souvenir du lancement de la révolution.
La Toussaint rouge, parfois appelée Toussaint sanglante est le nom donné en France à la journée du 1er novembre 1954, durant laquelle le Front de Libération Nationale manifeste pour la première fois son existence en commettant une série d’attentats en plusieurs endroits du territoire algérien, à l’époque sous administration française. Cette journée est rétrospectivement considérée comme le début de la guerre d’Algérie (1954-1962) et elle est devenue une fête nationale en Algérie.
En 1954, le territoire de l’Algérie est considéré comme partie intégrante de la République française et non pas une partie de l’Union française. La population est divisée en deux catégories principales : les citoyens appartenant au premier collège électoral dit « Français d’Algérie, Européens, Pieds noirs et les citoyens appartenant au deuxième collège dit musulmans, indigènes jusqu’en 1947. Les deux collèges d’un million d’Européens d’une part et de huit millions d’Algériens d’autre part élisent le même nombre de représentants. Des inégalités existent, concernant notamment la scolarisation, même primaire, la sécurité sociale, les normes salariales et tant d’autres choses encore.
Au début des années 1950, Mohammed Boudiaf, responsable du MTLD en métropole fonde le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA) En octobre 1954, celui-ci est dissous et remplacé par le Front de Libération Nationale, dirigé par les neufs chefs historiques, avec deux axes fondamentaux, le passage à la lutte armée et l’objectif de l’indépendance.
En ce qui concerne la date du lancement de la révolution algérienne, il s’agissait de lui fixer une date historique. Le 15 étant trop proche, et le 25 n’ayant pas de poids particulier selon Didouche Mourad, le 1er novembre est proposé. Objection d’un participant à la réunion ; « pour les chrétiens c’est la fête des morts », la réplique de Didouche Mourad fut la suivante : « Non la fête des morts, c’est le 2, le 1er c’est la Toussaint ». La formule se réfère à la Toussaint, littéralement fête de tous les saints, dont la date est le 1er novembre laquelle à une signification funèbre souvent attribuée par confusion avec le jour des morts le 2 novembre.
70 attentats ont lieu dans une trentaine de points du territoire algérien, mais la densité est nettement plus forte dans l’Aurès et la Kabylie que les autres régions ! Dans l’ensemble, l’opération menée par le FLN qui est alors un groupe inconnu, est soit condamnée par les partisans du statu quo (l’echo d’Alger, soit désapprouvée en raison de l’usage de la violence par les libéraux d’Algérie comme Albert Camus, également par le parti communiste algérien où se trouvent à la fois des musulmans et des pieds noirs et même par les autres mouvements nationalistes algériens (MTLD de Messali Hadj, UDMA de Ferhat Abbas.
Il en va de même en métropole ou pratiquement personne à ce moment en dehors de ses auteurs n’approuve donc l’opération du 1er novembre. Mais apparait une fracture entre ceux qui estimaient que la seule bonne réponse est la répression et ceux qui croyaient que des changements importants, politiques, économiques et sociaux devaient avoir lieu rapidement afin d’éviter le pire, François Mauriac, Germaine Tillion étaient de ceux là !
On se rend compte que les guerres ne sont pas approuvées par tout le monde, d’autant plus qu’elles ne profitent qu’à certains ! A mon sens il est inhumains de tuer des innocents qui n’ont jamais rien demandé à personne et qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moments. Sachons rendre un hommage à tous ces défunts qu’ils soient d’un côté ou de l’autre, la mort ne fait pas de différence ! Paola