Une marée humaine de partisans de l’opposition a déferlé, mercredi 6 septembre, à Lomé et dans dix villes du Togo pour réclamer une alternance politique, dans un pays dirigé depuis 2005 par le président Faure Gnassingbé. D’autres rassemblements sont prévus jeudi dans ce pays de 7 millions d’habitants à l’appel des principaux partis d’opposition.
Amnesty International a estimé à « au moins 100 000 » le nombre de participants dans la capitale, selon son directeur au Togo, Aimé Adi ! Plus de 100 000 manifestants, selon Amnesty International, réclament les réformes constitutionnelles promises par le régime de Faure Gnassingbé depuis des années. A Lomé, une foule déchaînée a brandi des pancartes et crié des slogans hostiles au régime de Faure Gnassingbé : « La dictature se nourrit du silence et de l’inactivité », pouvait-on lire sur l’une d’elles. « Les réformes, c’est des mensonges, on ne les croit plus. Si le peuple est décidé, rien ne peut l’arrêter, pas même l’armée », a assuré à l’AFP Armand Jarre, un manifestant de 26 ans.
Une grande partie de l’opposition togolaise (coalition de cinq partis Cap 2015, le Groupe des six et le Parti national panafricain, PNP, rejoints par plusieurs petits partis) avait appelé à l’unisson à de grandes marches sur deux jours. Ils réclament des réformes constitutionnelles – limitation du mandat présidentiel et scrutin à deux tours – promises par le régime depuis des années et qui n’ont jamais abouti. Mais, dans les rangs des manifestants, c’est la démission du chef de l’Etat « aujourd’hui même » qui était scandée. Pour info le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, à la présidentielle de 2005, avec l’appui de l’armée, ce qui avait entraîné de violentes manifestations et une féroce répression. Il a ensuite été réélu en 2010 et en 2015, lors de scrutins très contestés par l’opposition.
La foule importante rassemblée dans le centre de Lomé, jeudi soir 7 septembre, longtemps après le coucher du soleil, pour obtenir le départ du président Faure Gnassingbé et la mise en place de réformes constitutionnelles ! Cette foule a finalement été dispersée en fin de soirée, à partir de 22 heures, sous les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. seuls quelques groupuscules de jeunes continuaient à jouer au chat et à la souris dans la nuit avec les camions de police et de gendarmerie.
Une banderole déployée demandait aux « soldats, policiers et gendarmes de faire allégeance au peuple ».
Au moins 80 personnes ont été interpellées dans Lomé, qui connaissait vendredi après-midi un calme relatif, à l’exception du quartier populaire de Bè où la situation restait tendue entre jeunes et forces de l’ordre. Selon l’opposition, qui dénonce des « intimidations », au moins 100 personnes sont toujours en état d’arrestation.
« Ils ont commis ou s’apprêtaient à commettre des actes violents, à vandaliser des magasins, a-t-il expliqué. Je ne pense pas qu’ils fassent l’objet d’une détention. » Le principal parti de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a, quant à lui, avancé le chiffre « d’au moins 100 personnes toujours en détention », selon son porte-parole Eric Dupuy. Aussi on se demande quand donc tous ces dirigeants africains comprendront qu’il faut savoir se retirer avec honneur ! On s’aperçoit que ce n’est pas le cas ! Kap avait en son temps écrit une chanson qui reflète bien tout ce qui se passe en Afrique… Je vous laisse écouter….. Paola