LES PAPYS FUNKY D’AFRIQUE




©Youri Lenquette.Burkina-Faso. Bobo-Dioulasso. 03/2010. T.P Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou. Tournée d'Afrique de l'Ouest.

©Youri Lenquette.Burkina-Faso. Bobo-Dioulasso. 03/2010. T.P Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou. Tournée d’Afrique de l’Ouest.

Au printemps 2010, le Tout-Puissant Orchestre Poly-Rytmo de Cotonou se mettait en route pour une tournée ors du commun. Après dix sept ans d’absence sur les scènes continentales, cet orchestre connu a démarré une tournée ouest-africaine qui l’a emmené à Dakar au Sénégal, à Bangui en République Centrafricaine, les dix musiciens ont relié en bus Niamey, la capitale du Niger et Ouagadougou au Burkina Faso.

A l’âge de la retraite, le Poly-Rythmo a savouré sa renaissance africaine. Auparavant dans les années 1970 il voyageait souvent dans les pays frontaliers du Bénin, par la route, du Niger au Togo et partout ces musiciens laissaient des traces indélébiles de leur passage.cover

Le saxophoniste ténor Pierre Loko se rappelait les yeux pétillants que la veille de leur retour de Niamey a été vécu comme un événement national malgré un coup d’état qui avait eu lieu en février.

En guise de bienvenue l’Orchestre nigérien « Voix du Sahel » a repris à la manière peule le titre « Gbeti Madjro » souvent joué dans les mariages.

En Afrique de l’Ouest, le Poly-Rythmo symbolise toujours les seventies qui était une époque où la jeunesse était exubérante et enthousiasme tout en s’émancipant en musique.

Le chef d’orchestre Mélomé Clément toujours coiffé d’une casquette de cuir noire ou blanche selon sa tenue, avait fondé ce groupe en 1966 qui s’appelait à ce moment « Sunny Black Band » dans l’ex-Dahomey devenu depuis lors le Bénin.

Trois ans plus tard, toujours au Bénin, soutenu par une maison de disques « Poly disco », ils achètent de nouveaux instruments et en hommage à leur mécène, ils changent leur nom tel qu’il est aujourd’hui.

C’est un nom devenu mythique au Bénin grâce à la créativité des musiciens et surtout l’intégration du Funk de James Brown, de la Soul d’Otis Redding, ainsi que des rythmes vaudous du sud du Bénin et de 1969 aux années 1980 le succès est total.R-6232347-1414332105-5140.jpeg

En 1972 au centre culturel français de Ouagadougou, le Poly-Rythmo déboule sur scène un fracas de percussions vaudoues devant un public tiré à quatre épingles, mais les « anciens » s’installent et le public est ravi.

En 1984, Thomas Sankara les a invité à jouer puisque lui même jouait de la guitare et il avait une véritable admiration pour « Papillon » le guitariste du groupe décédé prématurément hélas !

Mais au début des années 1990 le groupe tombe en désuétude quand le Bénin va vers le multipartisme. En 2006 un reportage est fait sur ce groupe, on les recherche dans les quartiers de Cotonou et la journaliste de France Culture Elodie Maillot à son retour en France décide de les remettre sur les rails.

En trois ans s’organisent les premières scènes européennes, africaines et américaines et c’est elle qui enregistre dans la campagne française un disque qui était dans les bacs en septembre 2010.Poly (1)

Une carrière coupée de presque 10 ans, remise au goût du jour, comme quoi la musique même à tout et un groupe tel que le Poly-Rythmo avec cette passion pour la musique qui l’habite ne peut qu’à nouveau démarrer. Béa

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola" mon second prénom
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